• Informations diffusées à l’attention de ceux qui ne suivent pas l’actualité : les 6 jours qui ont ébranlé la France de Janvier à Juin 2015, l’émancipant de ses vieilleries d’analyse

    Dans les 6 événements qui ont frappé la France la bouleversant davantage que les dix ans précédents il y eut, début janvier, un massacre concernant le très médiatique Charlie Hebdo

    1 Les attentats du 6 janvier et la manif qui suivit furent riches en enseignement. Le retour de la religiosité dans les discours et actes, ainsi que la métaphysique comme arme rhétorique. Les schèmes d’interprétation, les grilles explicatives, les modes de penser qui sont à l’œuvre dans les aveuglements et notre impuissance dans les concepts de l’action. Les justifications vibrantes s’exprimèrent à foison dans la manif et la presse La procession silencieuse du 11 janvier, les invocations à l’unanimisme par la commémoration de la nation en deuil, les valeurs de tolérance, la compassion, la communion chrétienne. Sauf qu’il manquait deux grands absents à cette marche dans les rues de Paris. « Nous étions entre nous ». Il manquait le peuple, les besogneux, les paumés ; le défilé était bien »Blanc », bien Occidental, plutôt riche ou aisé, avec de la tenue, des « marques », des vêtements de qualité. Pas le populo du métro, celui jeune ou de couleur ; pas de mise modeste. Pratiquement pas de moins de 40 ans.
    Et puis manquaient, marchant ou à travers les messages de soutien envoyés, les quatre cinquièmes de l’humanité. Des continents entiers, depuis la Russie à l’Asie, sans leurs représentants nationaux. Les ex-colonisés d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du sud n’avaient envoyé ni fleurs, ni couronne. La Chine et l’Inde, le tiers démographique de l’humanité, ceux qui occupent usuellement 1% du temps d’antenne dans les infos quotidiennes et les radios ou télé ou presse. Voila la vision stupéfiante d’un événement dit planétaire pour lesquels les médias (gauche et droite) proclamaient la patrie en danger, la République assassinée. « Aux armes citoyens » ! Et 6 mois après, le 14 juillet, retour en fanfare lors d’un défilé au Champs-Élysées de la glorieuse l’armée qui avait sauvé le pays de la Barbarie. On reste confondu, stupéfait du provincialisme de nos intérêts, proclamés globaux. Notre attention, il faut dire, est constamment détournée de celle due à la moitié de l’univers. Nous avons construit notre propre Muraille de Chine autour de nous: tout cela finira comme l’Empire du Milieu. La césure du 11 janvier était sous nos yeux, aveuglante. Deux mondes se firent face en un instant et l’un disait à l’autre : « débrouillez vous avec votre passé de concurrence capitaliste coloniale, de rivalité avec l’Islam ».. Nous défilions soi disant pour l’histoire mais, elle, elle s’écrivait ailleurs, et nous ne pouvions pas le savoir puisque nous sommes son « nombril » .

    2 « Germanwings », le percutage de l’avion sur la montagne ou le métier de suicideur.
    Encore un accident aux conséquences inattendues puisque par défaut d’explications pertinentes on a détourné l’attention et désorienté la pensée. La raison est dans l’invocation de la « maladie », comme moteur de l’acte désespéré du pilote qui organise, planifie le projet de disparaître en suicidant 150 autres avec lui !! L’inefficacité de la fameuse « organisation » allemande est incontournable puisqu’elle ne put anticiper, en 3 ans de défaillances, les erreurs de sélection individuelle du co-pilote. A cet événement, on ne fit que des épitaphes en forme de fleurs et de défilés. On nous a fit avaler toutes sortes de rationalisations rassurantes sauf que la dépression de l’acteur initial a ici bon dos ; l’argument suprême étant le congé maladie non respecté. Quelle chance se diraient beaucoup de patrons ! En effet il s’agit bien d’une affection : la mégalomanie par abus d’égocentrisme dans l’éducation et dans le professionnalisme corporatiste. La maladie sociale dont cette « histoire » était le symptôme ne relevait donc pas de la Psychiatrie ; mais de l’aliénation, le fait d’une civilisation exacerbée. Le moi devenu objet de culte pour attirer l’attention, y compris post mortem. Il faut voir là une carence de sociétés gavées de richesses, de privilèges, de moyens et.... de produits médicamenteux ! Car faire de son suicide un acte immortalisé, spectaculaire afin de passer à l’Histoire, dénote des catégories mentales qui relèvent de l’individualisation cynique. Le culte de l’individu, et de sa morale exorbitante voulant donner à sa propre disparition une dimension universelle manifeste un goût de... luxe dans la paranoïa! L’ego et l’orgueil sont à la hauteur de l’hallucination de notre société où, lorsqu’il y a une défaillance, la réponse est trouvée illico : la maladie mentale, la déprime. Entraîner les autres dans sa propre mort, il y eut pourtant un prédécesseur redoutable un temps, dans son pays : un chef qui disait :« L’Allemagne ne mérite pas de vivre et elle doit disparaître avec moi» ; outre le cortège d’horreurs auparavant, on avait effectivement assisté à des milliers de suicides (dans l’armée et la population allemande) fin avril et début mai 1945 outre-Rhin.
    Mais à Digne, lieu de « l’accident », on vit aussi une résurgence de la religion civile à la mode laïque : le macabre de la fouille des débris, les bouts de chair, les morceaux cherchés à la loupe. C’est quoi sinon du religieux : la prééminence de la Personne et le caractère sacré du corps ? On a assisté aux processions, aux dépôts de fleurs et de messes : la religion occultante contre la raison qui pense ! Ce suicide est, non par l’origine mais du moins de configuration, analogue à l’attentat des frères Kouachi, puisque, eux aussi, n’avaient prévu aucune échappatoire, sinon une sortie mortelle « héroïque » à leurs yeux. L’esprit du capitalisme « moderne » fonctionne à plein : la vanité individuelle des actes au profit de l’ostentation, l’exhibition du moi, l’occupation personnelle par le buzz et les images, répercutés sur internet qui ont enfin trouvé des dimensions à leur démesure.
    3 Hollande enfin écouté par le NSA : troisième événement significatif ?
    Hollande, ainsi qu’on l’avait prédit ici même, est heureux d’ annoncer qu’il est enfin sur écoutes alors qu’ en France, personne ne l’entend. Espionné Outre Atlantique, c’est réconfortant pour l’ego! « Bourgeois : saluez nos dirigeants, vos enfants qui ont abdiqué toute dignité. Ils prostituent notre pays, humilié par ses alliés devant lesquels ils se prosternent. Du désordre qui ressort, le suivisme de bon élève de la France fait école. Les désirs de plaire au Maître de Washington et la lutte pour attirer ses faveurs se manifestent soixante dix ans après notre grande défaite due à l’occupation allemande ; Franklin Roosevelt est vengé ! Il a gagné, posthume, contre l’indépendance sourcilleuse de De Gaulle le nationaliste. Celui qui a dit non à l’Amérique, et dont Roosevelt est devenu l’ennemi intime et diabolique, puisqu’il avait prévu au débarquement de juin 44 que la France soit transformée en petit Etat américain : l’administration par les G.Is était préparée, le Franc aboli au profit d’une monnaie U S spéciale,à nous destinée , nos chefs Darlan puis Giraud choisis pour diriger le gouvernement de paille et pour « éliminer » de Gaulle. Faire de notre pays un territoire américain, Roosevelt en a rêvé, Sarkosy et Hollande l’ont réalisé. Et on comprend l’absence de réaction outragée, outre la secrète satisfaction de Hollande d’être enfin loué et « écouté » par Washington ; tout ça s’appelle la « Soumission »!
    4 Le retour de la pique et la tête coupée en Isère
    Une autre perturbation de l’ordre normal des choses, quelle en est la signification cachée ? Ce meurtre en Isère de son employeur par un employé pour lequel il n’avait pas de ressentiments a laissé coi nos élites, muet nos commentateurs ! Un ouvrier débonnaire, sans histoires ni activisme, aurait revendiqué une affiliation à Daesch par cet acte apparemment inexplicable : cela ne vous rappelle rien ? La mise en scène sinistre, la tête empalée sur la grille, personne ne fit le rapprochement avec la Grande Révolution. C’était pratiquement l’anniversaire de la Journée des Tuiles de Grenoble, prémisses de 1789 , non loin de Vizille berceau de la révolution. Les souvenirs de décapitation, l’annonce des premières têtes coupées, portées sur une pique : le gouverneur de la Bastille, de Launay, inaugura une pratique qui ferait fureur un an après à Paris, faisaient balbutier L’histoire. Et cette tête redevenait d’actualité, nous rappelant notre histoire, une forme étrange de guillotine (conçue comme progrès de mort rapide face aux tortures de la roue ou l’écartèlement sous l’Ancien Régime). Elle était de la main cachée de l’état Islamique, nous dit-on. Bien d’autres faits nous interpellent si on veut réfléchir un peu ; ce que bien des témoins ayant perdu la tête ne sont plus capables de faire !
    Chacune de ces Journées historiques supporte un sens manifeste mais inexploré. Les catégories de pensée habituelles sont alors inappropriées et on ne cherche pas à les remplacer par de nouvelles interprétations. Les moyens d’application et d’investigation ne servent qu’à détourner l’attention du public et attirer ailleurs son regard ; ou alors pour éviter tout entendement sensé, on émaille les discours émollients, de redressements de torse de Valls ou de Cazeneuve le petit. On se tourne aussi vers l’armée, chasseuse de terroristes, composée « d’humanitaires » (commentaire textuel du journaliste chargé du défilé lors du 14 juillet) !
    5 La guerre des taxis à Paris ou le retour en « Sarkosie » ?

    Face à ces deux micro-événements, on est dubitatif quant à en faire un élément planétaire ! Sont-ils de ces petits écrans que les médias et les hommes politiques mettent entre nous et la réalité, ou bien recèlent-ils des changements inaperçus de conscience nationale ? La bourgeoisie affairiste internationale, anti- patriote, aurait-elle pris le dessus sur la bourgeoisie nationaliste et productiviste ? L’étatisme mou contre un capitalisme sauvage et débridé était-il un de ces symptômes de la compétition acharnée intra-capitaliste ? Les altercations entre chauffeurs n’auraient pas dû être visionnées par l’opinion( contrairement à celle des agriculteurs en colère véritables idoles des médias qui aiment de déplacer à la campagne. De fait on nous a montré que furtivement les émeutes de rue, les voitures brûlées, les affrontements entre taxis d’inspiration américaine et le corporatisme français.
    La question du degré de libéralisme admis dans le capitalisme faisait pressentir le retour possible de Sarkosy et de nouvelles catégories de l’arrivisme en bourgeoisie. Ces cafouillages et ce désordre sont peu dignes cependant de Paris alors qu’on se porte candidat pour la énième fois aux JO. Abandon du politique au profit du fatalisme,perte d’un sens de l’action émoussé, perceptions déformées sont alors remplacés par de virulentes disputes dans les conversations mondaines au sein de la bourgeoisie
    Trois quinquennats affreux viennent de se dérouler : les Chinois qui nomment par le biais d’animaux, les années, désigneraient celles du chat (Chirac II ; minauderies et griffures), du singe (Sarko : pas besoin d’un dessin) et du Bœuf (de race hollandaise). Les années affreuses en 15 ans où on a assité à :
    -Appauvrissement de l’information et désinformation par abus de sujets annexes Le prix de la surinformation publicitaire est que nous ne pouvons plus réfléchir ; que les clichés abondants nos emplissent alors l’esprit déboussolé. Réduction de toute intelligence et de la Raison par manque de temps
    -Limitation de notre angle de vue déjà bien étroit, sans tenir compte des questions à fort enjeu dont les interférences avec le reste du monde dans nos analyse ou la place que ce dernier nous accorde. Les faits nous sont toujours présentés pour distraire notre attention. Ainsi l’ascension fulgurante des classes moyennes vers le pouvoir (PS , écolos et bobos), l’émigration de la grande bourgeoisie, style « Coblence » rappelant nos émigrés aristocrates fuyant la déferlante révolutionnaire nous sont présentés comme naturelles et non pas stupéfiantes. Et on oublie la mise sous séquestre de leurs biens , la nationalisations de terres et des immeubles de l’Eglise par nos ancêtres révolutionnaires, on oublie les luttes internes au sein des bourgeois nationalistes : celle qui reste patriotes contre celle, affairiste et mondialiste. Ces divisions, en l’absence de luttes sociales populaires ( car en effet Marx ne reviendra pas et les classes sont modifiées ; on le verra dans un autre texte) sont intéressantes à observer. La bourgeoisie non industrielle et cosmopolite a pris le dessus sur la bourgeoisie nationaliste et a imposé le style du cléricalisme républicain où notre cher Président-curé excelle tous les jours en chaire . Vous trouverez dans le site des Marsiaux une des raisons de l’impossibilité de juger du monde à partir de la France et même de l’Europe. En attendant des velléités innovatrices nous faisons confiance aux Grecs pour éclairer et ouvrir la voie


    6 La Grèce libérée ou esclave à jamais?
    Le dernier mais pas le moindre des événements qui a éberlué la France provient d’un petit pays : la Grèce qui se paie le luxe de refuser par referendum les politiques qu’on veut lui voir appliquer. Il tient tête à l’Europe, au couple Merkel –Hollande , à la BCE et au FMI. Que d’honneurs pour les avoir ligués contre lui. Si tous se mettent à faire parler leurs peuples que de surprises ! Fin du consensus et de la crédibilité des appareils européens.
    A ce moment-là et actuellement, l’économie politique diffusée dans les médias relève des catégories de la vie quotidienne, de comptes d’épiciers, de notions, simplificateurs et forcements ridicules. Les arguments journalistiques imagés réduisent les phénomènes extrêmement complexes et leurs intrications à une économie de ménagère : dettes, créanciers, déficit de nations, remboursements, morale budgétaire de type domestique pour le « contribuable qui paye pour la Grèce » ;ce qui est évidement un simplisme idiot.

    Une phrase de Marx en 1848 nous servit de titre pour un petit livre malicieux. Plus que celui des banquiers, « Le règne des super-banquiers va commencer ». Avec Jean Claude Juncker, à la triste figure d’instituteur ou de Don Quichotte des financiers du Luxembourg, grand promoteur de la fraude et de paradis fiscal ; alors la BCE est bien gardée ! L’égoïsme individuel soutenu par la fraude, l’évasion fiscale ( par grâces et amnisties, l’impunité est assurée), l’égocentrisme forcené, encouragé par la personnalisation de quelques « héros » de pacotille, le matérialisme exacerbé par le biais de la prédation et de la destruction des objets, la surconsommation provocatrice et l’avidité étendues à tous les domaines sont l’opium du peuple sur lequel prospèrent Médias , Politiques, et Intellectuels, qui œuvrent pour que toute critique sociale soit étouffée ou contrôlée. Les partis radicaux sont impuissants. Ils ne peuvent lutter par absence de rapprochement des informations que l’on tient secrètes, présentées de façon non dialectiques, non conflictuelles. Par exemple, toutes les données médiatiques infantilisantes économiques obscurcissent les consciences du devoir de charité et de solidarité avec les migrants ou les pauvres. Cette démission de l’analyse critique devient dramatique. Un cas d’ informations séparées ? il y a dix millions d’animaux domestiques en France, le chien le meilleur des amis de l’homme, choyé, nourri, soigné, logé et en même temps il y a 35000 enfants SDF sur notre sol. Tout ce que nous pouvons leur souhaiter est d’avoir...une vie de chien à l’occidentale!!
    Autre provocation qui ne se perçoit plus en tant que telle: un cas très médiatique de mort-vivant conservé « ad vitam æternam » dans un CHU dont l’entretien dans un coma profond irréversible coûte environ 6000 euros par jour à la Sécurité sociale ( sans compter le salaire du vigile qui garde la porte de sa chambre, tel un pharaon dont la momie n’avait pas de prix pour le peuple égyptien). Or on nous rebat les oreilles avec la faillite de la Sécu et sa dette, elle qui fonctionne d’emprunts sur les marchés boursiers : Ah ! bénis soient-ils. Qui dénoncera l’imposture puisque tout rapprochement prosaïque est interdit ? Sauf à conclure une fois de plus que L’Etat faible s’agenouille devant une des innombrables sectes catholiques qui « tiennent » les parents du mort. Et qu’on ne vienne pas affirmer la disparition de la religion en politique contemporaine !Au contraire !
    Les faits divers sont découpés de façon qu’il n’y ait jamais de mise en relation ; les infos politiques sont des modèles d’égarement et d’écrans idéologiques. Ils nous masquent les réalités évidentes et des rationalisations idiotes peuvent s’étaler dans les journaux ou dans les télés, ces 6 derniers mois
    On a sélectionné ces 6 « événements » sur le mode parodique pour suggérer les formes de pensée sous-jacentes qui forment barrage aux argumentations justes que nous pourrions établir si nous n’étions pas devenus esclaves de schèmes de raisonnements absurdes et irrationnels martelés au rythme de messages répétitifs, abus d’occupation privée de l’espace
    Certes des intérêts et des pratiques usuelles nous seront toujours cachés et d’autres aspects seront toujours martelés ou détournés. Le résultat est que nos informations sont inversement proportionnelles à leur valeur explicative. Le sondage exemple du bidonnage est comme un mode d’appropriation d’opinion et d’action invitant au renoncement : « vous êtes sondé, vous ne le savez pas mais on pense pour vous » ! « Ne votez pas puisqu’on sait ce que vous avez décidé »

    « Tsipras le leader de SIRIZA a trahi la Grèce » .

    Une conséquence inattendue de circonstances confirme: il n’y avait pas un jour que l’accord était signé entre les Européens et le gouvernement grec ( sans qu’il soit publié, donc connu en entier) que fleurissaient moult sites trompetant la trahison. A cette rapidité de dénonciation il y avait bien sûr des raisons suspectes : provocations, travail classique de démoralisation par la droite, démolissage traditionnel par une poignée de l’ultra gauche
    Deux remarques liminaires :
    1) que pouvait faire Tsipras et que fallait-il attendre ? Le refus et le saut total dans l’inconnu par la sortie de L’U E d’où une guerre civile, le maintien des banques fermées, une forme de nationalisations bancaires et de confiscations des avoirs étrangers : guerre contre le monde libéral entier, fin des importations et donc plus d’essence ni de gaz ? Ce serait audacieux et risqué. Combien de jours tenir : 10 ou 100 maximum !
    Attendre quoi s’il signait ? Que les Grecs soient informés et décident de leur destin. Le Parlement a tranché ; le centre, des groupes de gauche, de droite souverainiste refusent l’aventurisme, la fermeture des frontières et l’autarcie. En attendant que les Grecs décident si Tsipras a eu tort ou raison d’accepter cet accord bancal (dont on apprécie mal les conditions) quelques souvenirs dont les Européens devraient s’imprégner avant de décider si Tsipras a vraiment trahi

    Toute histoire de changements révolutionnaires, brusques, inattendus, forcement incontrôlés est accompagnée d’une course à l’ultra gauche dont chaque faction accuse sa parente, passée au pouvoir quelques jours ou semaines, de « Trahir ». les Girondins accusés pat les Montagnards, le jacobin Danton accusé par Robespierre qui aurait trahi selon Marat, et ce dernier condamné plus tard par Babeuf etc. La surenchère de l’extrême à l’extrême est banale en période agitée, l’ultra-gauchisme est un phénomène courant désespéré car tout le monde finit à la guillotine ; Thermidor, puis le Consulat enfin un Empereur, si loin de idéaux de départ qu’il mit le feu à l’Europe entière et organisât son pillage, provoquant deux millions de morts dans la jeunesse devenue militarisée contre le gré de la plupart. L’opportunisme, le césarisme, et pour finir : l’extrême droite (Restauration) sont le destin ordinaire des fuites en avant désespérées

    2) Si Tsipras a trahi ; nous ne le savons pas encore. Pour le moment il refuse la guerre civile et une guerre contre l’Européen: attendre, patienter, négocier, au jour le jour, gagner du temps et voir venir. Il a refusé de se suicider comme les ultras en 1794. Il a dû avoir en tête –je le suppose- ce qui se passa dans son pays en 1946. Une guerre civile fratricide entre la gauche socialo-communiste contre la droite et les propriétaires dont l’Eglise et les féodaux. Durement perdue et cher payée. Peu de temps après : 30 ans de dictature des « colonels ». Car comme en France, tout cela finit.. Patatras, par un coup d’Etat et l’armée au pouvoir. (Les Egyptiens viennent d’en faire l’amère expérience)

    Ou alors, seule issue à Siriza et son chef : se suicider ! Car, jeunes gens, vous qui n’avez pas nos souvenirs, sachez qu’il était une fois un petit pays sur un autre continent où une situation semblable à la Grèce, exista il y a 50 ans. En 1973 ce petit pays se lança seul à l’assaut du monde capitaliste américain dans un défi économique et une lutte de classes. Et à la fin, le président élu se suicida, sous les bombes et les tirs de l’armée entrée en rébellion pour défendre les privilèges à l’encontre des idéaux révolutionnaires. Il s’agit du Chili qui nous fit réfléchir. Au final, le président Allende suicidé, le fascisme au pouvoir, 300 000 déportés et torturés puis 20 ans de Pinochet ; alors ne jouons pas avec le sang d’autrui. En effet, alors, certains décidèrent que Allende avait trahi !

    Invitons plutôt à la prudence de réaction, à la modération des jugements. Jeunes gens qui émettez des sentences, sans risques et sans responsabilités, assis dans votre fauteuil, un verre à la main, ne vous prononcez pas trop vite ou bien alors enquêtez, allez voir, parlez avec les expatriés français qui reviennent. Un devoir : d’abord savoir avant de parler et expérimenter ensuite en allant sur place. Jeunes gens, surtout ne jouez pas avec la peau des autres pour faire, à votre place, une Révolution sociale . Spécialement si vous n’avez pas réussi à mobiliser, à faire à Paris des manifs de soutien aux Grecs, à montrer votre pouvoir d‘entraînement et d’influence sur des masses. C’est là que s’exprimeraient la justesse de votre position et votre capacité à trancher de qui trahit qui !

    La disparition de l’examen soupçonneux, la démission de la critique des énoncés et du sens des vérifications, ce blog a été créé spécialement pour les contrer ( Cf l’appel des Marsiaux et les dernières livraisons sur l’autorité métaphysique dans le monde académique, la politique de l’expertise dans la loi des Finances, les représentations des agents de Pole Emploi). Un appel à la Résistance a été lancé : nous ne serons jamais assez nombreux pour remonter la pente en vue de la Libération de l’Oppression morale et politique, percevoir quelques lueurs d’une liberté de pensée revenue et assurer avec quelques espoirs, l’affaiblissement d ‘un régime issu de l’égoïsme national allié à celui de l’avidité personnelle

     

      Dernière minute
    On nous apprend que le bon roi d’Arabie a débarqué de son frêle esquif à Vallauris, avec sa modeste suite de mille personnes
    « Le roi nous honore de sa présence » nous dit notre maître bien aimé le duc de Hollande. « Recevez –le dignement prosternez-vous, demandez sa bénédiction ;il vous l’accordera ,Inch Allah . Qu’il soit heureux dans son palais, que sa cour s’amuse ; si vous le voyez passer, mettez genoux à terre, il ne touche pas les écrouelles mais vous pourrez baiser le bas de sa robe » Ainsi parla notre souverain le seigneur François (pas celui de Marignan, il y a 500 ans) mais le roi actuel. Manants, soyez reconnaissants il nous a fait la faveur d’acheter des colombes de la paix, en Rafales ».
      Écoutons celui que l’histoire appellera François le Faible, le Pleutre ou le Lâche, je ne sais plus, avec sa bonne épouse subtile de sang Royal ; elle qui nous a dit « mangez des brioches si vous n’avez plus de pain » Et n’oubliez pas que nous sommes au Moyen –Age et que « 89 » n’a jamais existé !

     Urgent: le Roi d’Arabie s'est plaint de la présence de femmes policières dans l'escorte de sa protection ; Quelle gaffe de notre part, quel manque de tact!! Honte à nos responsables et pardon sire roi , nos ne recommencerons pas ces grossièretés de comportement. L'an prochain à votre visite nous interdirons aux femmes du Var de conduire leurs véhicules pour ne pas choquer votre Majesté

    Et l'année suivante nous les confinerons toutes dans leurs maisons sans autorisation de sortir pendant votre séjour auguste!


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  • Candide : j’ai retrouvé dans les papiers de l’ermite cette évaluation

    Petit rapport sur L’Ecole de sociologie d’Aix-en-Provence (ESA) à la demande de l’inspecteur d’Académie

    L’ESA a tenté de créer une « Ecole de Chicago » en France formant de jeunes sociologues prometteurs, futurs chercheurs. C’était la grande Ecole d’enquêteurs de terrain, un métier en gestation pas tout à fait abouti, quoique cette Ecole tombât au mauvais moment, lors de la période noire de l’emploi en sciences sociales. Arrivés trop tard sur le marché, quand se fermaient les postes, les recrutements à chances égales face aux enfants choyés du sérail ou les jeunes agrégés ! On fit bien sentir cela aux enquêteurs dans les commissions recrutement universitaire ou au CNRS

    I Qui étaient-ils ?

    Une cinquantaine d’étudiants parvenus au moins jusqu’à des maîtrises de qualité ont travaillé en commun, avec une foi commune dans une sociologie pratique qui ne s’apprend pas dans une succession de théories, mais implique un savoir empirique gagné au quotidien sur soi, contre l’ ignorance naturelle des autres classes et donc contre ses propres préjugés . Ils constituèrent une expertise collective qui, à Aix ou Paris 8, eut à définir ses normes de travail de terrain. Ils furent une quinzaine pour ceux qui publièrent leur thèse ou des études approfondies; ils venaient de Marseille ou de loin. A la fin du projet, en 2000, une douzaine de bons apôtres supplémentaires, dévorés par leur foi, déboulèrent en Provence : un ouvrier marseillais qui reprenait ses études, des Savoyards arrivés par monts et par vaux depuis Chambéry, on vit même un fils d’émir marocain, guidé par sa bonne étoile et un berger d’origine belge qui survint en poussant ses brebis !

    II La marque de fabrique ; l’observation participante

    Cette sociologie a vécu son âge d’or en France une vingtaine d’années de 1990 à 2010 C’est étonnamment long pour une école scientifique et cela mérite d’être souligné Cette Ecole pratique faisait réaliser de l’enquête directe sans attendre 4 années d’études. La pédagogie était simplifiée à l’extrême : « débrouillez vous, innovez, inventez mais lisez beaucoup » ! L’observation participante a abouti à d’excellentes publications. Cette vieille idée de la sociologie enseignée à Chicago d’apprendre uniquement au cours d’expériences descendait de l’empirisme et héritait du pragmatisme philosophique américain. Elle a marqué profondément les recherches sociales et eut même de retentissements inattendus dans le monde en politique notamment en Chine révolutionnaire ou dans les guérillas sud américaines

    L’Ecole sociologique d’ Aix-en-Provence s’inspira de tout cela, même si ce fût informel. Vers 1980 la sociologie française, devenue hyper-théorique, se servira en priorité de statistiques d’Etat et des questionnaires officiels, évitant le terrain et la mise à l’épreuve des analyses par la participation à la vie sociale et plus précisément au travail manuel. Les principes de l’ ESA se sont affinés à partir d’idées simples. Tout terrain accessible est un bon terrain ; Il n’y a pas de bons et mauvais sujets. Dès qu’un étudiant se présentait en connaisseur pratique d’un milieu mal connu, il était admis comme chercheur sans examen d’admissibilité ni une longue préparation
    L’ESA a travaillé, parvenant à la publication nationale sur une variété de sujets ; des transhumances alpines aux labos pharmaceutiques et leurs essais sur l’homme –cobaye. Ces jeunes auteurs avaient la fibre « populo » contrairement à leurs prédécesseurs et inspirateurs de l’Ecole de Chicago (où les origines et les emplois de classes moyennes étaient privilégiés). La plupart avaient un père ou grand-père ouvrier et cela permit une approche plus fine des nouveaux comportements d’indifférence populaire à l’égard de l’école et les problèmes de santé. Les connaissances familiales leur ouvrirent les portes de catégories sociales dont ils saisirent le début d’une dissidence (retrait de l’engagement public, repli sur la famille, désyndicalisation, non inscription électorale). Dès les premiers contacts avec son terrain, afin de ne pas se sentir isolé, le jeune chercheur en manque de repères participait à des réunions régulières avec ses professeurs et autres chercheurs. Les notes d’observation y étaient rendues homogènes et discutées à des fins de preuve et de rationalité. L’échange avec les autres «engagés » dans un groupe équivalent (une école doctorale créée à Paris 8, le GETI) était permanent

    III Une constante : La force les institutions

    La politique était sous-jacente : à travers un cas, étudier la politique des emplois, la définition des fonctions dans les organisations, les contraintes de traitement de clients ou l’offre de places pour saisir ces institutions que sont l’école, les hôpitaux,les partis et autres médias. L’observation des guichets administratifs, des entrées (urgences et services publics), des équipes sur les chantiers, se pratiquait en contestant le point de vue hiérarchique d’autorité. Il manquait certes dans cet éventail, la police (sauf une observation des CRS à Marseille) et la justice qui demeure la grande insuffisance des sciences sociales. Observer le travail réel implique de donner les deux visions, celle du haut mais aussi celle relevant des intérêts populaires que ce soit au sujet des institutions de la République, des services de l’Etat détournés par d’autres catégories, le difficile maintien de l’ordre. La gestion des flux par les employés, l’école (colonies de vacances ou grandes écoles d’ingénieurs), le comportement des usagers, furent ainsi décrits mais également le travail politique d’organisation des directions, de la création du cadre du Droit ou des questions de militantisme (ainsi furent investis: Attac, le PCF, le F N). D’autres appareils d’Etat à l’oeuvre furent examinés (police à la plage ou politiques publiques à Marseille) .Des livres en sortirent : la médecine ; l’école au Brésil, la vie scolaire dans les quartiers de Marseille ; les chantiers etc... Ajoutons-y trois manuels de pratique se l’observation. En tout une douzaine de livres en 15 ans, et une trentaine d’articles manifestèrent des connaissances en progrès. Notons que ces terrains difficiles ont été « conquis » sans financements aucun, ni autorisations, y compris à l’étranger (Brésil, Monde arabe, USA). Des modes d’ « infiltrations » insolites ont engendré toutes sortes d’ observations : bergers alpins, testeurs de médicaments, déménageurs, chauffeurs routiers, soignants des urgences, élèves d’Ecoles d’ingénieurs. Avec une constante : le travail relégué, souvent invisible et dévalué, par des administrations parasites ou des classes intermédiaires, incarna une récusation de la sociologie trop respectueuse des institutions malgré des intentions fracassantes. C’est pourquoi à part 3 ou 4 candidatures, le recrutement de ces élèves ne suivit pas. La conjoncture était par ailleurs mauvaise : à partir de 2000, les patronages, les cooptations, la féodalisation au service de quelques mandarinats étaient indispensables .Si l’emploi d’enseignant n’a pas été gagné, ces démarches ont toutefois forgé des personnalités et des caractères !

    L’époque, en effet, n’était pas à étudier les prolétaires ordinaires et le travail manuel. C’est bien simple :ils « n‘existaient » plus, ils n’intéressaient personne. Une sociologie du prolétariat, est-ce que ça avait encore un sens, réalisé par des étudiants proches ou membres des classes ouvrières ? Le Bannissement Populaire que nous connaissons (et que maints de nos compatriotes expatriés ont subi) avait débuté tôt à l’université (moins de recrutement d’enfants d’origine populaire et distanciation des thèmes ou thèses au sujet du travail).Et ce fut pourtant le moment où leur professeur les engageât à étudier des ouvriers, en partageant leurs conditions de vie et leur travail ! Projet fou ou irresponsable ? En tout cas une sociologie du prolétariat par des étudiants prolétariens était une aberration au moment de triomphe du libéralisme individualisant et exacerbé!

    Néanmoins cette école a laissé des traces. Habitants tous sur un axe Paris -Marseille en passant par Grenoble et Avignon, ces anciens d’Aix se revoient, ironisent sur cette sociologie d’ex ! D’ex-promise à un bel avenir, d’ex-bons étudiants , elle n’a pas cependant ex-piré. Elle se maintient sous forme de petites enquêtes, de sondages « menés » selon ses principes, des notes « d’expériences ».
    Elle renaîtra de ses cendres comme le Phénix puisque la forte probabilité pour que des franges de classe populaire, étudiants devant travailler pour payer leurs études , rencontrent des enfants de classes moyennes du service public dont le profil était caractéristique des audiences traditionnelles de sociologie se reproduira. La greffe prendra à nouveau parce que l’obligation de travailler en même temps que de passer ses examens se transformera en test de réalité, en expérience sociologique elle-même par l’évaluation que les étudiants font (et feront de plus en plus) de l’utilité de l’enseignement reçu, de l’efficacité de la pédagogie ou de la rapidité de corrections de leurs prestations. En 1995, la jeunesse commençait à se démobiliser en Fac de Lettres et s’inscrivait en sociologie par défaut de vocation et d’intérêts dans l’éducation supérieure. L’ambiance changeait alors et le pragmatisme américain qui valorisait l’ethnologie urbaine, ayant su s’exprimer à Chicago, a trouvé sa place en France. La conjonction de l’emploi salarié avec le goût de l’enquête de terrain valorisait des méthodes et des thèmes correspondant au nouveau profil de la jeunesse. Becker qui en est le pur produit l’a superbement décrit. Et... comme l’atmosphère est en train de changer à nouveau, son temps reviendra !

    Cette petite histoire des sciences sociales avait eu, en effet, des échos dans l’Histoire , telle la révolution chinoise et d’autres restés discrets :Guérillas guevaristes ou sandinistes. Mao tsé Toung et ses acolytes lièrent cette observation participante à l’action pratique révolutionnaire. La jeunesse chinoise des années 1910 à 1930 avait été turbulente, mobile, se transformant en sociologues ou ethnologues engagés. Le destin des jeunes Chinois venus en masse dans les années 1920 en France en ouvriers intellectuels n’a pas été « distingué » de celui de la masse. Environ 3000 chaque année, dont une grosse part s’installait à Lyon; Chou en Lai (fils de mandarin) a travaillé chez Berliet ainsi que Deng xio Ping (fils de propriétaire). Une enquête à leur sujet était alors impensable puisqu’ ils étaient« insignifiants » car « colonisables ». Ils sont encore plus nombreux aujourd’hui en tant qu’étudiants sur notre sol mais personne ne les « enquête » puisqu’ ils sont studieux et silencieux. Ils nous observent comme le firent leurs grands-parents.
    L’histoire des jeunes Chinois venus en masse dans les années 1920 et 30 est partiellement comparable à celle de nos compatriotes expatriés pour des raisons plus économiques. Ces émigrés français contemporains sont en position de se mettre à la place des élites anciennes (chinoise ou d’autres pays lointains) et de comprendre ce jeu de bascule. Fini le provincialisme, l’ethnocentrisme, l’appauvrissement de la pensée par un chauvinisme inconscient. Échecs ou succès de ces divers schèmes d’analyse de l’ESA ? Peu importe : ce n’est pas à nous de décider, c’est à l’Histoire de la pluralité actuelle, qu’on la loue ou la dénonce ! A tous les marginaux, expatriés ou exilés de l’intérieur, dissidents nés sous l’Occupation et la Collaboration avec la bêtise du politique, l’impuissance de cette société, le manque de lucidité enseignée aux jeunes générations, etc....nous adressons ce texte

     


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