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En suivant la trace de J-J Rousseau dans le Dauphiné : La Profession de Foi du réfractaire savoyard. Contribution de l’ermite, non pour faire avancer le débat médiocre et archaïque mais l’intelligence de situations perdue depuis 20 ans
Cette élection est d’une certaine façon historique par la transformation sociale et politique ultérieure de l’électorat. Mais ce n’est qu’une étape de la réforme du vote. Intéressons-nous à ceux qui, nombreux, n’ont pas voté…D’abord, il demeure la forte abstention à laquelle il faut ajouter 15 % de l’électorat potentiel qui est non-inscrit sur les listes électorales, ce qui fait beaucoup en y ajoutant les refus de choisir :vote blanc ou nul. Avec les inscrits qui n’ont pas voté, l’abstention est de 40 % ; la deuxième plus forte abstention des élections présidentielles de la Ve République.
Aujourd’hui on voit bien les 5 droites :F N , D-H, LR, les « socialistes survivants » et les Macroniens ou en leaders MLP ; D-H, FF, EM, BH droite socialiste : ensemble ça fait beaucoup de monde pour la dispute permanente dans l’arène ; luttes mortelles ; cinq façons de concevoir le capitalisme financier associé au pouvoir et pour nous, témoins amusés, suivre le jeu des 5 familles . Les 5 droites en incluant celle qui se faisait appeler socialiste en sont à l’épisode des fratricides : les deux favoris ont été choisis et sélectionnés par les sondeurs, les journalistes et des médias . Les fabricants d’opinion ont amusé la galerie et puis ils ont abandonné dans l’arène un des leurs, sacrifié car probablement pensé comme moins maniable que le jeune poussin couvé par de nombreux papas milliardaires.
C’est le schéma que nous avons appliqué avec Christophe Brochier ( lui dans« Sociologie historique des gouvernements républicains en Europe » et moi, dans la mort des républiques :deux manuscrits, impubliables pour le moment en France-nombrilisme oblige- mais possible à l’étranger ) . Expliquer la naissance et la fin de ce type de gouvernement, qui n’est qu’une variante de innombrables républiques connues dans le monde passé et présent , est mal reçu, car pessimiste sur le scénario à venir . Notre démontage de la république révèle toujours une association obscure de clans et de partis plutôt conservateurs issue de conflits intérieurs ou de paix armée entre deux élections. Plus approprié à la situation de demain : le prolongement des querelles électorales au sein des 5 familles qui paralyseront toute action de Macron ou d’un autre. Note d’espoir, les 40% de citoyens qui ne votèrent pas, qui gardèrent l’esprit clair et sont favorables à d’autres formes de « politisation » qu’électorale. Ils sont en croissance rapide, majoritaires demain probablement aux législatives
Le jeu des 5 familles : trouvez la votre
Cinq branches de la famille souche, plus une déviation du système, un surgeon passé par l’une de ces familles, Mélenchon une variante originale de petits intellectuels et fonctionnaires moyens, il se démarque des autres familles par son électorat indubitablement plus populaire mais absent dans l’action
La constellation de grands patrons, de banquiers puissants et industriels, de personnalités influentes des médias et des bourgeois des arts et de la fonction publique (universitaires ou auteurs), des éditorialistes de diverses tendances religieuses, sociales, des camaraderie de grandes écoles ou d’influence professionnelle. Les 5 groupes se sont divisés et affrontés durement parfois notamment 4 d’entre eux pour éliminer l’un déclaré rebut familial : LP D-H , FF, EM, et celle qui se dit socialiste) une homogénéité et un conglomérat de grands héritiers et de grandes fortunes , malgré des différences plus ou moins Francs-maçons , plus catholiques, plus protestantes, plus parisienne que province, plus gros diplômés à « prestige » ENS, Polytechnique ou plus Sc po-ENA plus privé et solidaire .
D’après ce qu’on dit, voilà les principaux protagonistes du vote présidentiel. B. ARNAULD (1ère fortune de France avec 34,6 milliards d'euros selon les chiffres 2013), Pdg du groupe du luxe LVMH (maroquinerie Louis Vuitton, parfums, vins, champagne etc...), collectionneur et grand ami des arts mais aussi propriétaire du journal économique Les Echos et du quotidien Le Parisien, ; F PINAULT (12, 7 milliard d'euros ), ex pdg de Printemps/ La Redoute, mécène et grand ami des arts (comme son rival et concurrent Bernard Arnault), proche de Jacques Chirac, propriétaire de l'hebdomadaire le Point et du club de foot le stade rennais jusqu’à V BOLLORE (11 milliards d'euros) qui a le quasi-monopole du trafic des ports en Afrique, grand ami de Sarkozy, propriétaire de Canal plus, I Telé, Direct 8, D17, Direct matin, nous sommes entre amis- ennemis mortels. Après, on a le choix pour des nos modèles bien que ennemis héréditaires :P DRAHI (16,7 milliards d'euros) pdg de Nunéricable, du journal Libération, des hebdos l'Express et l'Expansion, de BFMTV et de la radio RMC (avec des parts de la principauté de Monaco). Dans le camp socialiste des soutiens à Hollande qui engrangent les dividendes : le trio propriétaire du Journal Le Monde, Télérama, L'Obs, composé de P BERGE (180 millions d'euros), fondateur du groupe de haute couture Yves Saint-laurent, également propriétaire de Courrier International et du journal de la communauté homosexuelle TETU; XAVIER NIEL (7,8 milliards d'euros) Pdg de Free + presse sur internet : Atlantico, Causeur, Huffington Post; MATHIEU PIGASSE, dirigeant de la banque Lazare, ex membre des cabinets de Laurent Fabius et Dominique Strauss Kahn, propriétaire du magazine les Inrocks et de Radio Nova- SERGE DASSAULT (17, 5 milliard d'euros) avionneur marchand d'armes à l'Etat, député UMP/L.R, propriétaire du journal le Figaro et autres titres. Actuellement poursuivi pour blanchiement de fraude fiscaleARNAUD LAGARDERE (290 millions d'euros), propriétaire de Elle, Paris Match, du Journal du Dimanche, de la radio Europe 1, de Virgin, mais aussi du groupe d'édition Hachette (livre de Poche, Fayard, Calmann-Levy). Fils du défunt Jean-Luc Lagardère, ex Pdg du groupe Matra (qui fera place ensuite à EADS et AIRBUS).Le tableau ne serait pas complet sans l'une deux principales radios censées informer (outre Europe I et RMC): RTL, conglomérat d'hommes d'affaires luxembourgeois et britanniques MARTIN BOUYGUES (2,4 milliards d'euros), fils de Francis Bouygues, bétonneur et marchand de téléphones portables avec abonnement internet, propriétaire des chaines TF1, LCI, Eurosport. Voila le vrai gouvernement de l’ombre à venir. Le conglomérat vainqueur est celui qui a eu le flair il y a 25 ans d’acheter les sondages et en faire des entreprises privées plus ou moins occultes ; avant c’était rien et maintenant c’est tout Celui qui a été élu a été le préféré des sondeurs Avec une propagande terrible qui a laminé celui qui avait le plus d’expérience d’une des droites les plus puissantes amenant des découvertes au sujet de sa personne et ses abimes d’avidité. Mais que faisaient tous les thuriféraires devenus contempteurs et implacables accusateurs quand la « Vérité » surgit ? Où étiez-vous, canards boiteux, justiciers tardifs quand toutes ces vilenies se déroulaient il y a 20 ans ?Eh ! ce bandit ,ce voleur de grand chemin n’avait à aucun moment était « perçu » ni dénoncé. Mais que faisaient les bonnes âmes de la morale publique et de la justice sociale appliquée aux riches ? A leur place, je ne serai pas fier d’avoir été grugés pendant 15 ans ou de n’avoir rien dit par manque de courage. Bon à la fin tout le monde est d’accord sondeurs et journalistes, embrassons-nous follamour, l’autre candidat est passé haut la main .Ouf !!
« Sire, j’ai vu deux de vos fils, dits premiers des ministres, sur le perron de votre Palais de Matignon ; ils s‘embrassèrent et se trouvèrent de fort belle humeur en se passant le spectre. Commet les reconnaissez-vous ? Par la taille non ? C’est vrai ; l’un est très grand et l’autre tout petit ; le Philippe ou la Case vide ou neuve.
- « Non je les distingue par leur nom tout simplement. L’un se nomme marquis « Dedroite » et l’autre comte « Degauche » ; à part leur physique, pas de différences : je les aime tous deux sans oublier les autres de mes fils, les bâtards, oui ou non reconnus , les naturels, les prodigues et les avaricieux
.Alors le pari est lancé ? Combien de temps le petit Macron va résister ? D En avant; marche … arrière toute ! Combinaisons impénétrables types 3ème république Surgira une période d’anarchie ou de négociations permanentes Tout cela sur fond de grèves et manifs de rue, occasionnant le trouble et l’incertitude sur la possibilité de gouverner réellement. Alors le Président tiendra : un an ? Deux ? Il agira par ordonnances ; par dissolutions de l’assemblée qui deviendra de plus en plus hostile, conflictuelle, ingérable .Et alors s’il démissionne,s'il il fait son petit Bonaparte ; une guerre quelque part… La troisième interruption de mandat depuis 60 ans sera insolite à rebondissements : Pompidou, malade disparait ; De Gaulle démissionne après avoir perdu son referendum refusé du léger déplacement du pouvoir de Paris vers les régions. Maintenant que le faux combat Droite/ Gauche a vécu ; ombres et écrans opaques dissipés , ce scenario d’élimination est une constante qui a fait tomber toutes les velléités au bout de quelques semaines dès qu’ un danger pour les capitalistes a existé ; il ne fallut que quelques mois en deux siècles : Blum tînt 6 mois, comme également avant, les républicains de 1848, et puis enfin un an de fusion nationale en 1944, circonstance exceptionnelle où justement la droite ne la « ramenait » pas , vu ses liens avec la collaboration : tous les partis de la résistance, unis en 1945 -47 pour une révolution sociale et politique unique dans le siècle !
1) Comment les gogos qui votaient socialistes, sauf d’être riches et gros possédants eux-mêmes, ont-ils vu leur parti avoir été aussi naturellement infiltré par de vrais bourgeois de droite, ceux –là mêmes qui furent refoulés des autres tendances natives, les diverses droites traditionnelles. Qui à mis l’un à la tête du PS était socialiste, il y a 30 ans ? Ce sauveur, ce DSK , ce grand démocrate, qui, le peuple, ne connaissait aucunement sauf qu’il n’appréciait les femmes de chambre pour en user sexuellement. Regardez la troupe qu’il fit rentrer avec tous ce chefs socialistes actuels, familles aisées, propriétaires substantiels ; aucun tâcheron ou laborieux. Donc plus d’illusion : la république est dans l’impasse anarchie gouvernementale, démissions et nominations de ministres tous les 6 mois. C’étaient les temps de crise sous la 3ème et sous la 4ème. . Mais là, phénomène annonciateur et sanglant, l’histoire va rester aux annales des manipulations de l’électorat, il est vrai dépourvu de sens critique. L’assassinat en direct par les censeurs a été un modèle de genre de coup bas entre banquiers et propriétaires de presse ou de du CAC 40 contre les autres patronats. Les républiques souvent sont mises à mort par ceux qui financent en privé leurs candidats, sans se faire prendre. La république décline quand un des fils parmi les 5 de la Grande Famille s’empare du trône, excluant les autres descendants du jeu familial de successions alternées. Le plus hilarant (pour le moment, nous qui sommes spectateurs ébahis de l’élimination de l’un d’eux, le seul qui fut fouillé à l’entrée de la course) ce fut son procès de Moscou. On peut compter que nous avons subi 55 000 heures de propagande, parti unique style parti unique, en comptant émissions et pages d’hebdomadaires ou quotidiens ( si une page égale une heure de télé privatisée !) comme dans les pays de l’Est. Les médias qui nous croient idiots ont pris goût au lynchage et à l’odeur du sang ; ils continueront, tels ces journalistes ou ces maîtres es morales à BMF tv ou Itélé, Cnews,LCI etc !! Un cas d‘école à enseigner dans les cours d’information civique au sens critique : un régal de propagande totalitaire. Les favoris ont été choisis par tractations secrètes, par processus interne de combines de fabricants de carrière Paris Match et presse people interposés. Puis l’un a été abandonné dans l’arène après une mise à mort « historique » . Oui alors le règne des super banquiers a commencé. Ce qui augure de ce qui arrivera en plus sanglant si une réelle alternative d’extrême gauche se présentait un jour, par pur hasard L’abaissement des méthodes d’accusation, les pressions sur les juges pour évincer un candidat certes un peu fou dans ses projets nationalistes. Quels costards ils lui ont taillés ! Les méthodes d’endoctrinement du « peuple » ont été magnifiques... d'autorité. Il reste à expliquer comment ce bandit de grands chemins,, un pervers de l’argent fut notre premier ministre durant 5 ans sans qu’on ne nous révèle nulle opprobre!! Que faisaient alors nos juges si pressés et si perspicaces après coup, nos canards boiteux, nos sentinelles de morales ? Ils dormaient, se la coulaient douce, ou ils en profitaient ? Je ne serais pas fier à leur place d’avoir été aussi « niais », ou aveugles .Puisqu’ils ont pris goût au pouvoir de faire et défaire les rois, ils ne lâcheront pas le nouveau président . Ils ont commencé d’ailleurs et condamneront illico tout Président qui refusera la connivence.
La La constellation de personnalités influentes des médias et des arts et de la haute fonction publique (universitaires ou auteurs), éditorialistes soumis et éduqués au même moule ou de mêmes tendances religieuses, sociales, camaraderies de grandes écoles ou d’influence Les 5 groupes se sont divisés et affrontés durement, notamment 4 d’entre eux pour éliminer l’un, déclaré rebut familial ( LP D-A , FF, EM, et celui qui se croit socialiste) représente une homogénéité de grands héritiers et de grandes fortunes , malgré des petites différences en plus ou moins Francs-maçons , plus catholiques ou plus protestants, plus parisiens que provinces, plus ou moins gros diplômés à « prestige » ENS, Polytechnique, Sc po-ENA et , de nombreuses autres mini variables pas recensées
Bien sûr ; aucun de ces hommes n’était notre candidat ni notre espoir, mais ces méthodes sont dangereuses pour demain si des travailleurs voudraient se rebeller ou se défendre. Moi je ne reste que témoin, que candidat au fou rire .D’ailleurs mon seul combat est d’ôter le droit d’intervenir dans la marche des jeunes et de l’avenir de la part des trop vieux Moi réfractaire savoyard je ne suis pas concerné, je ne vote pas depuis longtemps, las de cette comédie du double camp qui n’en font qu’un. Et je propose : pas de vote au-delà de 75 ans ; je m’exclus : nous sommes des citoyens couteux et de plus en plus envahissants. Le vote pour ne pas peser sur l’avenir de mes enfants, je me l’interdis. Qui aura le courage de nous ôter le droit de vote, à nous, les vieux ? Pourtant il le faudra. Plus on est vieux, vous l’avez vu, plus on choisit les droites conservatrices et les réacs même. Donc vous avez un stock à volonté pour voter comme il convient! Plus la durée de vie s’allonge, plus vous avez d’électeurs mais également de dettes ; plus il y a de vieux, plus la durée du chômage augmente .C’est mécanique. Ah, ce n’est pas grave, le chômage ! mais la santé des vieux si ! Conservez-nous vivants pour vos futures élections, pour les règlements de comptes entre amis, dans le grand théâtre de la Présidentielle avec suspens et rebondissements :Dignes d'un bon polar !
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Après la Présidentielle l’essentiel n’a pas été vu et même refoulé : « Français ne pensez pas, les médias et politiques le font pour vous !
Notre pays traverse une période catastrophique d’aveuglement et de perte de mémoire Faisant fi de sa tradition d’ouverture ( le fait d’accueillir 500 000 Italiens quittant le pays de Mussolini ; un million d’ Espagnols en fuite devant Franco en 1936-39, ou encore les centaines de milliers du nord de la France en juin 40 lors de l’exode . Dans mon sud-ouest natal nous vîmes les trois vagues en six ans ; nous dûmes un peu se serrer mais il y eut de la place pour tout le monde ; phénomène banal).Or actuellement on incite les Français à oublier et donc ils découvrent des mouvements de population qu’ils croient anormaux. Ils ont oublié le maelstrom de l’Europe entière chamboulée par les Nazis : 10 millions d’étrangers (sur le sol allemand) en 1945. Nous sommes pour la plupart, aveuglés et sans mémoire. Ils viennent maintenant du Moyen-Orient bombardé ou de plus loin parfois par nos avions ; ils convergent dignes et respectueux, ne demandant qu’asile et travail. Meurtris certainement ils se saisissent de la porte ouverte que nous avons provoquée chez eux puisque nous avons détruit leurs systèmes de féodalités, leurs patriarcats, leurs traditions culturelles, excitant leurs querelles byzantines ancestrales de leurs sectes religieuses. Irréductibles, ils seront inarrêtables. Ce retour à une réalité globale est un choc imprévu comme. Or aujourd’hui « ils » sont là ! Et un élan magnifique vient de naître en faveur de leur soutien, et du refus d’une relégation comme celle subie par les républicains espagnols qu’on avait parqués sur la plage. Surprise divine! La résurrection française existe par la solidarité ! Un peuple s’est mis en mouvement venu des profondeurs du pays qui va à leur rencontre, qui abandonne maisons et champs, bureaux ou usines, consommations et routine pour leur tendre la main. Ce geste est plus que de la générosité ; c’est une forme de politisation, hors de tout intérêt électoral, une volonté venue des tréfonds de la nation, une formule neuve de l’action collective, un désir de retrouver le sens de la justice. De partout en Europe, le même besoin de solidarité s’exprime par des initiatives courageuses et originales et la volonté de rejoindre Calais devient l’emblème de l’esprit de fraternité de l’humanité. Maintenant, chacun de nous doit choisir son camp : c’est là la clé des événements politiques de demain. Par conséquent le plus crucial des bouleversements de 2015 (sans minimiser la série d’attentats, la force électorale du FN) dans les répercussions de l’avenir, sera le déferlement des migrants. La conscience des autres populations de la planète inaugure l’ère des déplacements à flux continus. Elle nous met face au monde nouveau et devant un dilemme historique entrevu par nos pères dans les années 40 et 50 mais oubliées. Les Autres avec nous ou sans nous ! Par conséquent les clivages politiques traditionnels se sont effondrés sur les rives de la Manche. La France s’est divisée en partis hostiles ou bienveillants et la coupure ira en s’aggravant. Une tension insoutenable pour une vieille république en manque d’envergure, aux minuscules querelles domestiques et aux programmes obsolètes. Le moment est historique, ce retour de la France réparatrice et responsable sur son passé est une manière de résistance sourde, confuse au début, sans réelle bureaucratie, sans aide de l’Etat et même souvent contre lui, contre son inertie ou sa répression, et pourtant se développent des milliers de gestes spontanés que l’on doit soutenir, dont on doit remercier leurs auteurs injustement relégués dans de reportages aux heures de faible écoute Nous les avons déjà évoqués mais j’y reviens Ils sont notre honneur et nous, les indifférents aux votes multipliés nous avons vu là la véritable action politique de notre époque
La France grâce à ses millions de bénévoles, de militants sans cartes, sans partis ni syndicats, se réunit, délibère et agit en un appel fédérateur Et elle murmure : « Amis entends –tu le bruit sourd de la marche des damnés de la terre, les refoulés de Calais ? »
Les échanges Nord-Sud, de la Méditerranée, font se rejoindre les Justes, par milliers, sur tout le territoire et font émerger les initiatives pour les loger, les vêtir les nourrir. Le monde est en marche vers Calais, symbole en quelques mois, symbole de liberté et d’ouverture. Personne ne le soupçonnait. Or, maintenant on ne peut plus ignorer ces hommes libres, ces bénévoles qui relèvent l’honneur du pays. La France occupée par l’égoïsme et la bêtise, similaire à celle qui renonce en 1940, cette France vaincue et martyrisée, est maintenant libérée de la peur et du dégoût.... Enfin une Résistance s’est levée. Sans gauche, ni droite, ni croyant ou athées il n’y a plus que de progressistes généreux face à des réactionnaires outranciers
Nous avons besoin de ces expatriés pour apprécier le sentiment de basculement d’époque, de confusion idéologique, de la crise de représentation gouvernementale, de dévitalisation de notre démocratie, tout ce qui manifeste l’épuisement des projets de la droite autant que des gauches de gouvernement ou radicale. C’est là un moment historique à saisir
Nous avions besoin de ces passeurs de frontières, transmetteurs d’expériences généreuses, que ce soient les ONG , l’humanitaire traditionnel ou les neuves formules spontanées en faveur des errants ,des globe-trotters ; nous incitons nos compatriotes à méditer cet exemple. Une variante populaire de la politisation non électoraliste, On doit écrire cette histoire récente qui renverse
les clivages traditionnels effondrés lors de cette élection ?une renaissance de la France libre ? En tout cas ce lien existe maintenant via Londres ! ICI l’Ombre du "pas de vote utile mais de l’action authentique d’aide" à ceux qui sont en difficulté. Et une pensée au 45000 morts en Méditerranée en un an et à tous ceux qui œuvrent dans l’anonymat européen pour sauver les autres !
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L’abstention debout ; le vote couché
Nous abstentionnistes intraitables, motivés, politisés, sortons de cet épisode des élections déterminés, plus nombreux que jamais. Il y eut au premier tour 35 millions de bulletins exprimés. Nous fûmes 20 millions, ce dimanche-là, à refuser de voter : 10 millions d’abstentions officielles, 7 millions de non-inscrits, et plus de 2 millions de votes nuls sur un total de 55 millions de personnes en âge de voter. L’équilibre des deux camps se rapproche et valorise enfin ceux qui ayant toujours voter jusqu’en 1995 refusent les mesures d’injonction des partis et de médias, les ordres moralisateurs à se soumettre à la nouvelle comédie des pouvoirs, fictivement opposés qui ont trouvé là l’occasion de brouiller les cartes. Plusieurs « camps bourgeois » ou familles régnantes s’associent pour une mystification originale et neuve : faire semblant de se différencier alors qu’ ils règlent leurs comptes à travers le rite des présidentielles, amusent la plèbe béate, celle qui veut du pain et des jeux. Droite et gauche ont montré le vrai visage de l’opération : l’alternance, les faux combats de faux adversaires, alors qu’on échange dans notre dos les places, services amicaux, postes juteux pour parents, amis, enfants. La grande comédie du conflit irréductible Gauche/ Droite entre deux ou trois camps est cependant finie pour le spectateur lucide. Nous, les vieux, qui avons été témoins des sérieuses divergences entre plusieurs options Républiques ou dictature ( en 194O, 1954, 1958 ou 68) aux enjeux alors vitaux ,sommes conscients de la mystification contemporaine à l’adresse des citoyens. Sauf à de courts moments de notre histoire dramatique où la sincérité, le courage et le désintéressement l’emportaient entre candidats réellement opposés, nous sommes heureux d’avoir milité pour l’abstention générale après avoir été des électeurs indéfectibles dans un pas lointain
Maintenant nous avons remplacé l’acte inutile par d’autres moyens (actions de quartier, vote de voisins ou locaux, par professions et par enjeux, par internet ou des referendums). L’engagement citoyen pour la maîtrise de l’acte du vote ( n’est-ce pas : Grand Charles ? puisque tu l’a vécue deux ou trois fois) ne passe plus par l’urne ni par les dimanches républicains : laissons aux béni-oui-oui la joie de se faire tondre par le petit mitron (pardon : Micron !) : Un président qui n’aura jamais été un élu du peuple ; même dans le plus petit conseil municipal ! C’est comme si vous confiez le bus de la colonie de vacances de vos enfants à un gamin qui n’a pas le permis. Bonne chance, les amis. Une chance que vous devez aux prêtres des médias et aux sentencieux du Canard qui se déchaînent quand on lui apporte une tête de Turc sur un plateau. Non, Nous n’irons pas participer avec vous.
Parce qu’avec ce brillant épisode intellectuel, les vraies motivations, les réelles solidarités interclasse, les confusions médias de gauche et de droite, entre sondeurs et journalistes couchés émergent maintenant en faveur d’un statu-quo général dont les pauvres, les démunis, les travailleurs ou les incroyants feront les frais « comme d’hab ». Et alors, amis, toutes bourgeoisies confondues en castes, clans, factions, ils feront la fête et viendront en juin ensemble dans deux mois, nous rejouer le cinéma des oppositions irréductibles ou des inimitiés et exclusions, excommunions, condamnations, serments etc.. Pour nous spectateurs amusés ayant regardé le combat truqué, la lutte authentique, le réel combat commencera hors élection, lundi matin quel que soit le résultat du duel fictif. Cependant changés, transformés, nous sommes devenus puissants et nombreux. 25 Millions ce n’est pas rien ! Nous, Ermites ou urbains, qui avons refusé les endoctrinements et les processions au « bureau » de vote, nous avons fait le choix de la Raison et tout ce qui est adviendra à partir de maintenant confirmant nos options, ne sera pas de notre responsabilité : à vous de vous débrouiller mais sans nous !
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Becker m’a donné, involontairement peut-être, l’idée de « biographies cocasses » quand il m’a envoyé son court essai autobiographique : « Grandir et observer à Chicago ». Il s’agissait d’un contre-pied aux habituels matériaux biographiques ; offrir plutôt les éléments futiles, les événements anodins d’une enfance caractéristiques, non d’une vocation, mais des capacités apprises au travers d’ erreurs de parcours, de changements, bref des bizarreries de toute histoire individuelle ainsi que des contradictions de tout être humain. Au lieu de chercher une rationalité, une finalité à l’histoire de vie, l’adepte de la biographie peu cohérente (voire incohérente) fouille les carrières,regarde les doubles ou triples cheminements et embranchements (chacun a plusieurs cartes en main), la formation erratique, les ruptures. Par conséquent un chaos de libertés de choix plus qu’un déterminisme. Au lieu de sélectionner une homogénéité fictive, travail des biographes de métier, notre conception donne en vrac un tas de petits faits de la vie courante parmi lesquels le lecteur choisit et se fait une idée de l’auteur. Par ex . Goody aurait pu être aussi bien prof de Lettres, archéologue, diplomate ou militaire de carrière. Il a été 7 ans soldat ; ce n’est pas rien avec des péripéties où il rencontra toutes les classes sociales (italiennes surtout). Donc pas de linéarité mais une ressource plurielle de vies croisées que chacun traverse. Faire sa place dans les convulsions de l’histoire, c’est courant, sinon banal mais pas facile. J’ai essayé de cerner ce concept que j’ai nommé « biographie insolite », utilisé en prodiguant dans ce blog de courtes présentations biographiques inhabituelles de Marx, Dunn, Goody etc
Quel en serait le but ? Sélectionner les détails dits triviaux, qui paraîtraient anodins probablement à un esprit « élevé » au mieux secondaires. Tout ce qu’on ne dit pas dans la « Bio », genre noble, tout ce qu’on n’écrit pas par convention morale, par peur d’indiscrétion (non pas scandaleuse) mais par sentiment d’inconvenance envers les petites choses de la vie, sans lien avec la qualité intellectuelle, de prestige ou savante de « Livre » consacré à un grand auteur. La sociologie et l’ethnographie s’inscrivent en faux contre la tradition littéraire ou romanesque de l’histoire. Nous, nous cherchons le prosaïque, le mineur, sinon le minable, le détail de la vie pratique et surtout matérielle bien plus caractéristique que les poses grandioses ou héroïques destinées au public cultivé. Je me suis rendu compte peu à peu que les choses dites secondaires (notamment les revenus et conditions de vie des parents) le éléments concrets, m’ont le plus attiré dans mes lectures biographiques. En cherchant les détails réalistes et la faible cohérence des choix on perçoit mieux les attitudes qui concerneront plus tard le style de travail de l’auteur –sujet. Que ce soit l’éducation donné à ses enfants, le rapport à l’argent, à la notoriété, ou bien la familiarité acquise dans les relations directes de classes qui « signalent » ou positionnent un individu dans l’échelle sociale. Les vraies déterminations résident souvent dans les esquisses décalées du « devenir adulte » (autre chose que le croustillant ou le honteux) lesquelles ressortent souvent plus tard, à l’insu de l’auteur de sa propre vie. Comme le fait Goody dans son interview avec Albera au sujet de sa guerre, de sa captivité, de ses évasions qu’il relie plus ou moins à son étrange début de carrière avec leur dose d’aléatoire et de déraisonnable .Cela compense l’excès de sérieux des créateurs, leurs justifications valorisantes, leur ivresse de la notoriété. Toute existence doit être traversée comme une pièce de théâtre humoristique où l’autodérision est le remède contre la vanité d’auteur
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