• Cher plastique

    15/12/2021

     

    Ce cher plastique,

     

    Ce cher produit moi j'en veux au moins trois couches. Ma biscotte du matin dans sa boîte plastiquée, dedans la ranger dans sa boîte plastiquée, et ce cher plastique pour ma biscotte à croquer. Cette chère biscotte il faut la gagner.

    Le plastique est partout. Il nous inonde, il tue la planète, il détraque le climat, mais ça ne fait rien, c'est bien. D'ailleurs, quand je disparaîtrais, je veux être emballé dans du plastique. Le regret c'est de constater que dans ces bêtises de production de la société, aucun sociologue ne se lève pour se moquer. C'est comme le sucre : il est partout, dans tous les aliments, les légumes sélectionnés, la viande arrangée. Nous sommes devenus addicts au sucre. Mais je suis content puisque les asticots aussi, qui me dévoreront, seront devenus addicts au sucre.

    Il n'y a plus de ces humoristes, de ces chansonniers, de ces acteurs comiques qui bercèrent notre jeunesse et le début de la vie adulte grâce à l'auto-moquerie, à la caricature de nos défauts et à la dénonciation par le rire des bêtises que notre société véhicule à longueur de journée. Cela ne pousse pas à l'admiration. Le manque d'esprit caustique, l'absence d'auto-ironie, le recul de la caricature, sont le fait de la gauche et de la droite. Ils dénotent l'effondrement de l'esprit et l'absence de tout recul historique de nos élites et de nos chers professeurs. On peut dire « la gauche, la gauche, la main sur le cœur » et sentir qu'il n'y a plus aucune différence dans les esprits laminés par la bêtise et l'absence d'humour. Si ce n'était pas prétentieux, on leur dirait « rappelez-vous : où étaient vos parents en 1940, en 1958, en 1968, avant la grande disparition des esprits libres et de la recherche de l'indépendance de la pensée ? ».

    Pour observer, il faut avoir des idées d'observation. Il faut se saisir de toutes les scènes de rue, de transports, des univers observables de loin ou de près, et initier les jeunes à ce besoin éternel d'écouter, regarder, lire et observer la vie. Les profs et les élèves, la rue ou le café, le travail ou la maison, le bus ou le train : tout est là, offert au regard. Et demandez-vous : qu'est -ce qui a changé en 6 ou 10 ans (rien vous me dites, mais si, tout à changé ces dernières années). Profitez de ces univers observables, voyagez, circulez, ouvrez les yeux, fouillez votre mémoire, et mettez de côté sur des carnets, ou dans un coin de votre tête, ce que vous avez vu et que vous voulez garder.

    Sinon cette belle société du 21ème siècle va disparaître sans regard extérieur, sans auteur neutre, et sans spectateur passionné par les phénomènes contemporains inouïs et passés inaperçus. J'ai pu en citer quelques-uns, d'une main noyer les migrants, et de l'autre se sucrer , bouleverser le climat par le plastique et la pollution, se signer et se réfugier dans des mirages où se noyer d'illusion.

     

    15/12/2021


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