• La bonne blague : l'écran et la tablette qui remplaceraient Jules Ferry.

    Vendredi 22 janvier 2021.

     

    La bonne blague : l'écran et la tablette qui remplaceraient Jules Ferry.

     

    Jules Ferry a institué une école obligatoire, longue sur la durée de l'année (au moins 4 jours sur 5 avec de courtes vacances) pour que l'instruction devienne le pilier de la formation des générations.

    C'est donc il y a un peu plus d'un siècle et demi que Jules Ferry est consort, et tout un mouvement intellectuel avec lui, et d'organisations politiques, ont pu mettre au point, imposer, diffuser un système d'éducation, d'acquis du savoir, à l'opposé de ce qui a régné intérieurement, d'une manière non concurrentielle, puis à partir du 18e et de la RF, d'une manière plus conflictuelle, à savoir l'instruction formaliste, l'apprentissage par cœur de texte, l'éducation sans fait et sans expérience, la récitation comme système de pensée. J'ai vu ce changement dans les années 40 et 50 où le partage des progrès et des savoirs ne peut se faire en dehors de groupes et de collectifs concrets, immédiats, qui joignent leurs compétences, associent leurs réactions, qui donnent la parole aux élèves, aux apprentis, aux jeunes savants. Dans ma classe, régnait un certain mutualisme puisque l'institutrice faisait l'école a 5 rangées différentes d'élèves, du cours préparatoire au cours de fin d'étude. Elle jonglait avec les programmes et les phrases, les grands élèves aidaient les petits, les échanges avec l'enseignant n'était pas fréquents, mais quand quelqu'un posait une question il intéressait les 5 rangées d'élèves d'âges différents. Les réactions collectives étaient une forme d'enseignement mutuel où l'apprenti jeune côtoie, travaille à côté de l'apprenti plus âgé. Les discussions pouvaient se poursuivre à la récréation ou sur le chemin du retour.

    C'était une grande découverte de l'enseignement qui a duré 1 siècle en France. Le climat, le contexte collectif du savoir, l'émulation permanente, les échanges élevés âgés ou très jeunes, font partie de l'auto éducation et c'est l'école, primaire et publique, qui a été à l'origine de cette révolution de l'instruction.

    J'avais vu les derniers restes de ce conflit dans l'Ouest catholique, et j'avais écrit un livre sur la concurrence de ces deux enseignements, à travers la concurrence de leur deux systèmes scolaires, l'un privé et l'autre public. J'avais donc décidé, dans mon enseignement, si un jour il se réalisait, d'être moi aussi un prof' spontané mais riche, aux multiples pédagogies ajustables, adaptées à chaque élève, et souhaitant qu'ils s'auto enseignent les uns les autres dans une perpétuelle compétition pacifique qui s'appelle la simulation, l'invention d'idée à plusieurs, engagée déjà bien avant le virus à rendre étanche les savoirs individuels, à en avoir qu'une vague ébauche de la vie du prof qu'on avait devant nous et de ne rien comprendre à l'histoire de l'enseignement dont nous étions alors le produit et les acteurs.

    Je souhaite bien du plaisir à ceux qui vont apprendre à travers les écrans, les tablettes, la télé : ils n'ont qu'à faire comme les petits enfants endoctrinés de l'enseignement privé que j'ai connu, apprendre par cœur, avoir des réactions programmées, être de véritables agents manipulables de n'importe quelle politique ou victime de n'importe quel virus.


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