• Le chant funèbre des émigrants

     Etat de la migration qui tue. A ce jour (Avril-Mai)  543 noyés de plus, dont des mineurs disparus et autres  « évaporations » dues au  travail clandestin aux champs ou en usine en Italie, rapt par des maffias...

    Il n’y a pas que la mer  qui tue... la montagne aussi. Deux jeunes Maliens ( 17 et 20 ans) qui avaient vaincu le désert Libyen, ont  tenté de traverser les Alpes pour passer d’Italie à la France  le 3-4 mai dernier. L’un a disparu dans une crevasse, l’autre a rejoint par le col de la Basset partis de Suza, la vallée de la Clarée,  où on l’a retrouvé épuisé... avec les pieds gelés (leur équipement était sommaire pour  traverser à  2500 mètres). Il a été amputé des deux pieds à l’hôpital de Briançon. Bon joueur de foot, il venait pour trouver une équipe !

    D’où on voit que ces migrants ont de la suite dans les idées, du courage à revendre.  Rien ne les arrêtera. C’est pourquoi nous ressortons du placard   le préambule d’un livre  que nous avons  écrit il y a ans : Maintenant le règne des banquiers va commencer. (La découverte 2009).Livre bien entendu invendable et invendu !! Mis à l’index à l’époque par tous les partis, de l’extrême droite à l’extrême gauche ... et tous les médias. Mais basta ! Si les nouveaux jeunes  qui se battent jour et nuit en ce moment sont encore lecteurs ; alors ils  apprécieront peut- être  ces histoire du retour de Marx .Des histoires ...à dormir debout !  Voila prémonitoire  des  bouleversements migratoires,  ce que le vieux fou de Karl leur aurait dit !

     Extrait du début du livre  écrit en 2009 Maintenant le règne des banquiers va commencer (La découverte)

    « On doit se défendre contre les prolétaires d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, ceux qu’on avait mis au placard de l’histoire. Bien heureux encore qu’on ait aboli l’esclavage, mis fin au colonialisme. Mais les accueillir chez nous, les aider de surcroît, maintenant, ah, ça non !

    Dès lors, depuis une cinquantaine d’années, ces peuples, décidément bien peu reconnaissants, se sont aidés eux-mêmes, avec l‘appui de leurs bourgeoisies conquérantes, ou malgré celles, corrompues.

    Et maintenant ils viennent nous facturer des comptes, nous présenter les créances impayées de l’Histoire ! Ils ne trouvent à notre porte que des prêches, la morale écologique ou les exigences de la liberté, bref tout ce qui se mérite. Alors qu’ils devraient manifester de la pudeur et de la gratitude pour l’honneur que nous leur fîmes de nous endetter auprès de leurs gouvernements après les avoir asservis ; qu’ils se montrent plutôt heureux, qu’en retour, nous les acceptions à nos tables de conférences internationales. Que les pauvres restent donc entre eux et ne viennent pas quémander les intérêts que nous levons sur leur épargne.  Qu’ils se satisfassent de la chance des privations que nous leur imposons, qu’ils se détournent ainsi de notre consommation maladive et qu’ils deviennent comme nous, écologistes, en passant, eux, de la famine à l’abstinence ou à la pénurie consentie ».

    Voila ce que dirait, de la mondialisation, l’ironie mordante de Marx .

     

    PRÉSENTATION

     

    Les temps de crise sont bons pour la publication de livres, les éditeurs se découvrent une vocation, les auteurs connaissent une frénésie de justification ou de dénonciation. Chacun y va de ses prédictions et offre ses recettes. Les économistes et les politologues sont en première ligne, suivis de près par les philosophes et bien sûr par les journalistes spécialisés. Chacun se projette dans l’avenir, annonce ses solutions miracles : « Si on fait ceci ou cela... si on m’écoute... ». On appelle l’Europe à la rescousse ou on accuse l’euro ; on espère le sursaut ou on déclare notre déclin irrémédiable ; on cherche à mobiliser tel électorat, orienter tel parti, à en créer un nouveau; on ajoute les programmes à l’inaction, bref, on a tout et son contraire ; peu importe d’ailleurs puisqu’on est dans l’énonciation gratuite ou dans la dénonciation routinière.

    Ce livre s’écarte de la manie prédicatrice. Nous n’avons aucune solution dans notre tiroir, aucune réforme salvatrice à proclamer, aucun parti à recommander, aucun programme à soutenir. Nous n’avons d’ailleurs aucune compétence de guérisseur social ni aucune aptitude à la prophétie. Nous avons retenu la leçon des errements de prévision de Marx et Engels, mais aussi la pertinence de leurs analyses. Ce texte consistant à imaginer ce que dirait Marx s’il revenait ; la mondialisation qu’il nous raconterait, nous l’avons écrit particulièrement à l’adresse des jeunes gens qui ont perdu leurs repères dans la trépidation moderne, sous la pression du travail, du fait du manque des lectures que la génération née au cours de la guerre ou peu après, eut, en revanche, la chance de faire[1]

     

     Et s’il n’y avait pas de solution ?

     

    Ou, si elle était si désespérante (ou bien trop tardive ; les dernières   alternatives ou les changements de cap des années 1980 à 90 n’ayant pas été empruntés) qu’il vaudrait mieux fermer les yeux. Alors pourquoi publier ce livre ? D’autant que nous pensons que nos gesticulations intellectuelles sont dérisoires; que les spéculations modifient rarement le cours de l’histoire. Nous croyons toutefois que le moment est venu de prendre le temps de réfléchir. Y compris, si ça n’a aucun effet ! Mais un peu d’intelligence individuelle gagnée ne fera de mal à personne. Les épisodes critiques sont favorables au renouvellement de la pensée vivifiée par l’aiguillon de la nécessité. Quand les caisses sont vides, les têtes s’emplissent d’idées neuves. La conscience s‘éveille. Quand tout paraît sans issue, la lucidité revient.

     

    Et d’abord prenons le parti de rire ! Si on fait un énième livre sur la globalisation, cessons d’être ennuyeux et quitte à être pessimiste, ne nous prenons pas au sérieux. Mis à part de l’ironie, nous ne sommes spécialistes en rien, ni en économie, ni en politique internationale. Ce livre n’a donc aucune excuse. Si nous avons le titre et le métier de sociologue, ceci n’en est pas un traité; nous avons préféré cuisiner une étrange mixture : un peu de fiction (le retour de Marx vivant), des observations sur la vie politique faites sur 20 ou 30 ans, pimentées d’un peu de bon sens qui est la chose, dit-on, la mieux partagée, quoique ce ne soit pas évident de nos jours. Qui sommes-nous pour demander une place dans  l’espace éditorial ? Nous sommes des praticiens de l’enquête. Nous avons des idées politiques, comme tout un chacun, mais pas de finalités politiques déterminées a priori. Nos idées viennent des réflexions, lectures et de nos expériences. Et non exclusivement de nos diplômes ou de quelconques compétences « scientifiques ». Notre avantage, par rapport aux « professeurs », découle de notre pratique, la seule légitime, la moins contestable. L’épreuve des idées soumises au jugement des militants et des électeurs est notre critère du « réalisme » et celui de la pertinence ajustée à une phase historique. Les candidatures à des élections nationales, gagnées ou perdues, les mandats d’élus, les responsabilités d’organisation ne se confondent pas avec la marche aux premiers rangs des défilés ou la présence aux « manifs » rituelles. Nos convictions furent donc forgées dans des actions, dans des élections de villes ouvrières. Les convictions théoriques doivent être avalisées par une majorité d’électeurs sinon elles ne sont pas dignes d’être présentées hormis dans des préfaces engagées ou des actes sectaires. Le jugement électoral, nous n’en faisons pas toutefois un dogme, surtout pas dans les formes actuellement en vigueur du suffrage mis en scène. Notre expérience est donc la seule chose à faire valoir et elle remplace notre impuissance à spéculer hors des réalités

     

     

    [1.

     

    Les  émigrants noyés : Premier Mai =les records sont faits pour être battus

    Depuis le 1er janvier 1232 noyés en mer

    Record d’indifférence et de mépris pour ces Non Européens

    Nous tiendrons ici scrupuleusement  et régulièrement  le compte des noyés

    Pertes et profits  pour les peuples chrétiens

     Bonne soirée!


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