• Choix de mort comme choix de vie

    09/02/2024

     

    Révolution ! On parle enfin de l'euthanasie. Nous qui la préconisons depuis longtemps, nous sommes ébahis et enthousiastes de ce revirement. Je vais donc donner d'autres informations sur ma famille, qui la pratique régulièrement, malgré l'interdiction de l’État. Les temps changent et c'est heureux. L'euthanasie est peu à peu acceptée et nous y avons œuvré. Je trouve, maintenant, la société brutalement raisonnable.

     

    A un certain moment, il faut échapper à la médecine qui dévore, et trouver la seule solution respectable par tous : le départ volontaire. Je n'ai été entouré que de ces exemples familiaux depuis mon enfance. Mon oncle, mon père, ma mère sont partis comme ça. Et je ferai de même.

    Mon oncle, le peintre photographe de la guerre d'Espagne Manuel Moros, dont je vous recommande vivement la lecture de La Retirada, franco-colombien, est parti de l'hôpital sans autorisation quand il a eu une crise cardiaque dans la maison de vacances de mes parents à Banyuls, il s'est échappé la nuit de l'hôpital et mourra d'une nouvelle crise cardiaque sur la route.

    Mon père, vétérinaire, n'a pas voulu être opéré d'une hernie à l'hôpital de Toulouse, et le chirurgien est venu l'opérer à la maison. Mais la stérilisation, ou l'opération, s'étant mal passée, il n'a pas pu être réanimé et mis sous appareil respiratoire léger. Il nous avait demandé auparavant de le fermer s'il y avait le moindre problème. Et c'est avec ma sœur que nous l'avons éteint.

    Trois ou quatre ans après, ma mère, qui avait voulu resté dans sa grande maison vide, est tombée, ou s'est jetée du haut de l'escalier, retrouvée par la voisine le lendemain matin.

     

    Donc nous sommes d'une famille qui désire la décision de départ qui ne revient pas à l’État ou à la décision d'étrangers. Et quand on a beaucoup de chance, on peut le décider : « maintenant ça suffit, on arrête » ! Et pas besoin de dépenser des millions pour maintenir en vie des momies et des apparences tout-à-fait légères de vie artificielle. La génération des jeunes sera obligée de prendre en compte ce combat si elle veut délivrer les comptes publics d'une source terrible de dégagement et d'appauvrissement.

     

    C'est pour ça que moi aussi, je partirai un soir en ayant trouvé le bon moyen, pour dire au revoir et merci.

     

    Je répète que l'euthanasie, dans notre société, devrait respecter les gens de l'Antiquité qui l'ont pratiquée. Nos ancêtres gréco-romains qui l'ont exercé librement, et nous qui ne sommes pas assez informés dessus comme phénomène naturel (comme les animaux qui s'isolent du troupeau) et ça mérite un combat entretenu. Reprenons nos livres d'histoire et relisons les œuvres et la vie de Sénèque et Socrate. Moi qui suis parti au lycée à Toulouse à 10 ans en sixième, on m'a tout de suite parlé de Sénèque qui s'est fait ouvrir les veines par son esclave. Et deux ans après, en grec, Socrate qui boit la ciguë préparée par l'esclave. Ces deux exemples célèbres nous ont élevé dans le respect de la décision personnelle, de la forme ou du moment du départ inévitable. La médecine n'a rien à voir là-dedans, et doit soigner et guérir, et ne pas se mêler de notre façon de partir. L’État à tous les droits sur nos conduites respectives en communauté, mais celle-là ne le regarde pas, il n'a pas à interféré. Et nous sommes contents, si pour la première fois, il respecte cette décision comme naturelle et normale, et que ces imbéciles de journalistes et de metteurs en scène ne viennent pas faire les malins en parlant de ça comme s'ils avaient des idées personnelles.

     

    Unissons-nous, défendons nos droits, et pratiquons notre décision en toute liberté et en toute indépendance.

     

    C'est une liberté de citoyen et d'humain. Je sais que Becker, Freidson l'ont demandé et l'ont obtenu. Ils sont partis dans la tranquillité. Ce droit universel doit être mis dans la loi en France. Et tout mon blog en est d'ailleurs imprégné.

     

    Et voici un signe de la jeunesse, poème de Alexandre Verheyden :

     

    « La liberté »

    Je suis là mais on ne me voit pas sous l'horizon Lumineux du ciel silencieux.

    Je suis là sous les points d coton blanc,

    Les feuilles qui virevoltent, le soleil chauffé au rouge

    J'enchante les sourires des gens dans la brise pure Et fraîche des après-midi d'hiver. Je suis une source de bien qui donne de l'espoir, De l'amour et un cœur à ceux qui n'en ont pas.

    Je fais sourire.

    Je fais rire.

    Je fais danser et chanter.

    Voilà pourquoi m'a donné un nom...

    Liberté.


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