•  a propos des "Républiques", terme confus et hybride, très idéologique aujourd’hui

    Rome est une large colonisation avec ses formes propres ; la res publica . 1789 et les révolutions européennes ont  repris le concept,  l’ont adapté  et approfondi. Une minorité les citoyens libres ( les affranchis, les esclaves les non citoyens,   les soumis et bien sûr les femmes font pendant au censitaire moderne ,à la mise à l’écart des  travailleurs  sur le sol  ou à l’abstention  parfois involontaire (refus du vote qui peut être facilité sur carte d’identité vérifiable par  électronique par  exemple) et  aux difficultés opposées aux non-inscrits aujourd’hui.
     La colonisation, concept tabou  des constitutionnalistes légalistes , a été repris  par un  des commentaires  distingués dans le site ( Vu de Droit)  .Pourquoi a-t-elle  tant prospéré en régime « démocratique »  de la 1ère  république  à la cinquième ? En sautant les détails   de l’essor républicain au 19è et 20è, cette expansion a permis de soulager les tensions internes propres à l’interprétation permanente des constitutions complexes   et aux conflits policés internes aux groupes dominants, virulents souvent quoique moins sanglants que les révolutions de palais ou les coups d’état.  Sans parler bien sûr de la prédation, de l’exploitation des ressources naturelles ou de la main d’œuvre  servile ; l’essentiel de la fonction a été au départ de constituer un vivier  et une voie de « garage » pour les élites inemployées. Sans compter que la colonie à très grande échelle a aidé à construire l’économie métropolitaine, a développé les talents et les techniques  Elle peut même offrir une sortie « héroïque » à ceux qui se heurtent au mur de classes .La colonisation déplace des  contestations internes (condamnés, exclus, marginaux du « système »  relancés  hors du territoire) . Elle contribue à faire participer aux profits nationaux, ceux des classes dangereuses ( en tout cas  celles  « scolarisées » par l’idéologie républicaine) qui n’auraient auparavant eu que des miettes     sans accéder pour quelques-uns à  la « gloire »  nationale) .  La colonisation contemporaine  a mélangé des motivations et des  parcours originaux incompatibles sur un même sol :  explorateurs,  scientifiques,  chercheurs d’or ou  chasseurs d’ivoire,  missionnaires sauveurs d’ âme ,  et même   des civilisateurs généreux (  enseignants, romanciers  etc)  coexistant avec des serviteurs de l’économie traditionnelle : colons affamés de terres  ou  support  à l’extorsion de plus-value (par exemple en atténuant les crises cycliques capitalistes) . En ce sens, elle  a bien un côté démocratique. Parce que le colonialisme républicain a créé une forme  moralement respectable  en déplaçant le problème de l’exploitation  comme élément fondateur  des inégalités   sur d’ autres rives et continents.    De ce fait  la colonisation à l’échelle de continents a  été un pilier fondateur bien que  ce phénomène ait disparu des livres d’histoire  économique ; elle a consolidé  la métropole dans un  certain style « républicain » et  a masqué les exploitations   au profit  de l’idéologie   de la liberté  et de la fraternité sans parler  de l’ égalité  davantage faussée .
    Par conséquent :  pas de Res publica sans cette histoire coloniale.  Puisque source de talents, création de techniques de transports, éloignement des dangereux, évacuation des problèmes internes , la colonisation  a soulagé les  problèmes intrinsèques  des républiques ( excès de candidats, de postulants au pouvoir et complexité  des règles d’accès aux fonctions dirigeantes)  par octroi d’un idéal servant  de caution morale à l’enrichissement rapide  et de soutien au « progrès ». Les royautés centralisées   ou absolues manquèrent le train de la grande colonisation, plus que les royautés constitutionnelles et les régimes parlementaires ; l’Allemagne entre autres ressentit ce retard  et vit dans le nazisme  un exutoire ;  faire de « l’Est » une grande colonie terrienne  complètement  à l’encontre de l’époque ; ce qui fut pour Hitler  une grosse illusion  et le début de la fin (pas de candidats !!). Les petits pays européens faibles ou sans côte maritime, ex la Suisse), de même que les dictatures (Espagne ; Italie) furent désavantagées dans le partage du monde moderne et cela accentua l’effet d’échelle de la puissance contemporaine : 4 ou 5  grandes nations et de l’autre côté des petits peuples !
     Voila ce que m’inspire le riche et très élevé débat de ce blog d’érudits  et de gens cultivés,   responsables.  La qualité des interventions me pousse à dire  que Vu du droit de Régis de Castelnau  est un excellent site discutant librement de politique

     An attendant , vive le petit Macroléon  et son fidèle mamelouk, Alexadre venu non d’Égypte mais du Maroc !!


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     Ce texte de l’ermite est à situer dans le blog dans l’éloge de Jack Goody grand connaisseur des autres cultures orientales ( Cf la rubrique   Objectifs et Projets avec l’analyse de son dernier ouvrage ( Comment nous avons « volé » l’histoire des autres continents )Et à rapprocher des études fines de la Chine qui existèrent en Occident nonobstant les difficultés  et que nous avons rassemblées sous le titre de « La chine et nous » dans la rubrique Accueil

     Deux aspects intéressants  nous ont retenu :

    A )   comment contrôler le capital  privé  s’exportant à l’extérieur , les businessmen chinois qui achètent à tout va en Occident ( ports, aéroports , grosses boites etc .)

     B)  Comment assurer le renouvellement des cadres politiques, des très hauts fonctionnaires et des dirigeants .  Problème ardu devant  lequel les bolcheviks russes ont échoué ; recrutement  en masse d’opportunistes après la victoire en 1917 ; pour lequel tous les régimes capitalistes  traditionnels qui  se heurtent à l’inégalité sociale à cacher  n’ont pas réussi  à tourner :  le non renouvellement  social au sommet, la reproduction à l’identique des mêmes castes ( les héritiers , les « fils de », etc)

     Le contrôle du capitalisme est plus aisé si on détient en partie « le marché financier » et  si la lutte contre la corruption interne est « sérieuse » ( mort physique ou morale des fonctionnaires « achetés ») La solution chinoise qui marche pour le moment est ingénieuse. Laisser les Bourses locales et nationales – passion du jeu, il y a des boursicoteurs en Chine – mais en être le principal actionnaire, avoir le dernier mot des transactions   grâce au contrôle des changes par la Centrale et vérifier les comptes individuels.  Les spéculateurs sont alors vite repérés. Quand les banques en Occident ont excessivement spéculé (subprimes),   elles font faillite et l’Etat les renfloue sans contrôle postérieur 

    Ça ne peut pas se produire en  Chine où l’Etat et les  « régions », entités politiques sont les actionnaires majoritaires et  où les excès sont vite réprimés ;  donc pas de catastrophes payées par les peuples  comme en France en 2008 . Les politiciens chinois surveillent, octroient les crédits,  les taux de prêts   ou de profit  du privé . Solution inédite créée par la connaissance chinoise des erreurs de l’URSS (tout au service « public ») et  celles de l’anarchie au bénéfice du privé en  Occident. Mais alors qui sont ces « contrôleurs » chinois, comment recruter des fonctionnaires qui ne seront pas les mandarins d’hier, se servant en premier et  rapidement corrompus ? Tout est dans la sélection   minutieuse des cadres intermédiaires aptes à « monter » et  à la surveillance   politique par le sommet. Mais cela ne fait que reporter le problème sur une catégorie de la population. Et làn on sait peu de choses. Osons une interprétation :  une sélection par les capacités intellectuelles en sciences exactes et en mathématiques !!

     La formation des élites, aptes à devenir des agents politiques

     C’est le phénomène  plus curieux, le plus étrange pour nous ,obnubilés par la voie sacrée : écoles catholiques, lycées privés ,puis sciences Po (grande école privée)  enfin ENA ou inspection finances etc.. Je note que c’est la voie de formation intellectuelle exclusive de tous les présidents de  notre République depuis  Giscard. Tous sans exception ; or en Chine la voie royale c’est la science et la pratique de la gestion collective en économie nationalisée .Être un savant,  ingénieur au minimum,  et avoir dirigé des entreprises( plutôt régionales modestes) : tous ont suivi ce chemin de formation scientifique, puis ensuite  pratique de terrain  en devenant un dirigeant local d’entreprise publique, un gestionnaire  d’Etat  qui a réussi  (= sans grève , avec des innovations productives techniques etc..) D’abord il y faut de grosses compétences  industrielles,  un  esprit  nationaliste rationnel, une très solide éducation technique et un grand sens diplomatique avec les syndicats !!    Bref une rationalité  économique au  sens de raisonnement  scientifique poussé ; pour le moment  ça marche !  Les seules élites politiques montées   depuis 1988 ont eu  un passé  de  scientifiques  et de fins observateurs matérialistes. Cela   semble enraciné dans la culture chinoise de l’amour des Sciences. Les enfants ont des capacités supérieures en maths-physique (réussite aux test internationaux les plus exigeants) aimant l’astronomie, la géographie bref les sciences qui réclamant une logique de raisonnement à l’épreuve des réalités. On voit qu’on est loin des littéraires  vaseux que nous, on promeut avec l’amour du « discours »,  de la rhétorique de  culture  générale  de salon,  d’où l’ absence de   rationalité dans la réussite de  l’univers scolaire par de-là un manque de sciences matérielles confrontées  au goût de l’abstraction   et une plus faible concentration  intellectuelle

     

     La revanche Gymnastique de l’esprit et du corps

      Au sein de ce contre-pied de l’Histoire  ( que notre Antiquité avait   pourtant soutenu : les techniciens  et les philosophes, tous  savants    comme Aristote) on ne doit pas  sous-estimer  le fort désir de revanche . Avoir été le centre du monde civilisé au cours de mille ans puis ensuite avoir été humiliés et colonisés pendant un demi- siècle soutient l’effort des enfants chinois, intensément scolarisés dès l’âge de 4 ans  et plus tard  imbattables dans les sciences  exactes ou en maths  pures :  les meilleurs maintenant dans tous les concours internationaux ( avec Japon et Corée).  Pour les Chinois depuis des siècles, la naissance de sciences en chine, ça ne s’oublie pas ! Ils ont le double de jours de classe ( 290 jours/an)  avec des élèves très motivés par rapport à notre défaitisme de l’effort scolaire qui détourne des apprentissages intensifs ;. Nos  enfants , nos « élèves », en France, derniers de la classe dans les tests en Occident seront « mangés » . En Chine le désir de revanche et l’envie patriotique de revenir  à la première place jouent encore  (fierté nationale, ciment extraordinaire)  mais demain ?   Les Chinois comptent sur autre aspect culturel : les enseignements de trois religions, de la modération des envies et des convoitises et de la recherche non agressive de solutions

    Les trois grandes religions s’entendent  sur ces points :elles  ne se combattent pas comme en Europe sur 3 siècles. Le Confucianisme, le Taoïsme, le Bouddhisme, les trois enseignent la maitrise de soi, l’harmonie cosmique (le respect de la nature), la tolérance. La gymnastique de l’esprit , l’amour des sciences concrètes  s’accordent avec le contrôle de soi à l’égard des autres. La gymnastique individuelle,  sorte de « prière quotidienne » en public, est une manifestation d’équilibre  dans les gestes offerts aux regards des autres, coordonnés par la nature collective de cette passion, un rapport pacifié  de respect aux autres et de respect de son propre corps. Une géométrie des mouvements qui rend la fluidité aux relations humaines, une tempérance de l’envie égoïste. Il n’y a qu’à regarder la circulation « anarchique » dans les rues (par ex au Vietnam) et l’absence d’accidents ou de querelles dans ce qui nous apparait comme un sommet du désordre .  Pourtant il y a derrière, une recherche de l’ harmonie de mouvements,  pour nous inconcevable, du fait des relations   conflictuelles de nos rues issues de l’individualisme  dans la possession de la route. C’est ce que quelques-uns d’entre  nous appellent  faute de mieux, la sagesse orientale Ce contrôle de soi s’est manifesté dans un domaine,  surprenant pour nos propres conceptions :le contrôle volontaire des naissances. Sans lui, aucun progrès possibles, (témoin l’Afrique actuelle, les pays Arabes ou Brésil dont le développement ne suivent pas la démographie.) Si on ne stoppe pas la croissance  excessive,  après avoir résolu les famines   et l’intense mortalité infantile antérieure, l’accroissement ultra-rapide des naissances  détruira  le progrès social-scolaire  collectif ( sauf pour une minorité à l’abri des besoins).  Le développement économique  sera  retardé,  entravé  ou pour le moins freiné. Bien sûr les esprits  étroits diront ; « Ah oui facile !  une interdiction par l’Etat !une dictature morale, et donc une  intrusion privée, insensée etc.. » Ridicule argument ! si ce projet n’avait pas été consenti,  admis par la population unie dans cet objectif ( limité  dans le temps) ; ce serait irréalisable. Même  le pire régime policier ne peut mettre un flic sous le lit de chaque couple ! Ça fait partie des impensables  de nos esprits ( dits «  cartésiens !), une  des nombreuses barrières caricaturales de nos  connaissances, un de nos écrans de  pensée  irréductibles. Les conditions que d’autres continents surent sagement s’imposer ne purent être perçues par notre ethnocentrisme qui a rendu aveugle

     Cet esprit de géométrie, d’équilibre entre soi et les autres aidèrent les Chinois à minutieusement observer les anciens capitalismes à l’œuvre  qui ont échoué dans le développement rapide et  mieux réparti : ils en ont tiré la leçon, les incitant à un juste milieu. La théorie du balancier ! « Pas de contraintes au capitalisme au profit individuel, à la concurrence bancaire ou celle des marchés acharnée » a dit l’Occident ;   de l’autre côté,  ils se refusèrent aux   anciennes solutions soviétiques  ( toutes les banques étaient nationalisées).   Il y eut bien en France   un essai de privatisation bancaire partiel, de De Gaulle et de Mitterrand mais il avorta.  Or devant l’échec de ces deux formules, la Chine a choisi la formule moyenne. Comme dans d’autres domaines également.

    Ça marchera un siècle, peut-être deux… mais présentement c’est incontournable. La preuve ? c’est le seul pays qui a su retourner une situation défavorable, en 60 ans. De pays en partie misérable, sous-développé, à famines en 1945, il est devenu la deuxième puissance mondiale et en passe de devenir la première. Ceci au moindre coût, au moins extérieur : pas de guerres externes, pas de colonisation et pas d’esclavage. Par conséquent un dépassement ahurissant des progrès inégalitaires de l’Occident dans les domaines de  santé, alphabétisation, longueur de vie et du nombre de diplômés  en sciences exactes en pourcentage de population . Donc tout le retard technique et industriel et scientifique a été comblé en  deux générations soit 50 ans !! un phénomène incroyable qui mériterait  un peu  plus d’intérêt  sans parler même simplement d’un peu de curiosité de nos élites et  nos  politiques, s’ils n’étaient à ce point  obsédés égocentriquement

     

     

     

     

     

     

    Les critiques de Jack Goody et de  Kenneth Pomeranz:

    -« Le vol de l’histoire ; Comment l’Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde »

    - « Une grande divergence : La Chine, l’Europe et la construction de l’économie mondiale »

     

    Deux grands auteurs Goody et Pomeranz, deux grands scientifiques révèlent la part d’inconnu de l’histoire chinoise et se rebellent contre la manière dont notre histoire avait traité les autres continents (et la Chine particulièrement) dans la représentation du passé ancien et récent. La chronique de la naissance du capitalisme, de l’émergence des sciences et techniques, des connaissances des philosophies  a été déformée au long d’épisodes ou les idées métaphysiques de supériorité occidentale ont été constamment à l’œuvre à l’encontre des faits d’évidence

    La curiosité que l’Asie suscitait, les interrogations insatisfaites qu’elle soulevait, les études segmentées qui en ressortaient, ne se reliaient pas  assez à l’actualité vécue des années 60 (et combien elle était rapide !). J. Goody et K.  Pomeranz justifient le nécessaire retour sur ce passé  de savoirs sur le monde asiatique construits autour d’attentes variées, d’absence de grandes enquêtes  empiriques. Le contexte des lectures compte autant que leur contenu, et il faut mettre en scène les lecteurs des années 1970 et 80. Aucun de ces lecteurs ne naquît dans le ciel abstrait d’idées désincarnées : actuellement elles interfèrent dans le cadre  de l’histoire mondialisée  

    Les deux historiens-anthropologues, issus de deux générations, comparent donc l’histoire de la Chine, de l’Occident et du reste du monde. Leur rapprochement s’impose puisque leurs livres sont contemporains (six ans d’écart), aux démarches parallèles, aboutissent à des conclusions indispensables pour comprendre nos jugements successifs contrastés. Le principe de la comparaison entre auteurs, deux à deux, est pour nous, soit le temps, soit l’espace, soit bien autre chose ; ici c’est le contexte économique[1]. Ce principe  de lecture, établi en bonne méthodologie, présente l‘Asie et la Chine face à l’Occident et fournit aux grands auteurs l’occasion de mettre en perspective la vision ethnocentriste qui a débordé  dans les sciences sociales, de l’histoire jusqu’à l’économie politique. Confrontés au manque de relativisme savant et à la faiblesse de connaissances factuelles, les enquêtes du célèbre anthropologue de Cambridge et celles du jeune historien de l’économie de l’Université d’Irvine, récemment élu professeur à Chicago, ont bouleversé le paysage des connaissances en peu de temps. Leurs conceptions découlent d’une notion d’idée neuve, « mutante » peut-on dire, repoussant la référence modèle (ancien/nouveau ou progrès par bonds) jusqu’à leur contestation radicale.  Dans les livres qui ont ébranlé l’historiographie à l’aube du 21ème, parus entre 2000-2010, K .Pomeranz justifie son association avec Goody. Cette affiliation, -bien qu’il soit son cadet de 40 ans et qu’il n’eut aucune publication en français alors que son aîné bénéficiait,lui, d’une quinzaine- manifeste une réelle convergence à l’égard de l’histoire « globale ».  Cette entreprise de rectification en sciences historiques, en philosophie et en représentations politistes, a nécessité, de la part des deux hommes qui se lisent et s’estiment, un travail de longue haleine. Près de mille références bibliographiques appelées par chacun d’eux (dont un tiers au moins hors langue anglaise) placent la vulgarisation « mondaine » ou l’érudition de « salon », en position ridicule vis-à-vis des lectorats cultivés ! En France les chercheurs ont du retard en histoire de la mondialisation -(en voie de rattrapage ?)-, en raison de la pénurie de traductions et de la focalisation de l’attention sur notre pré carré : l’histoire moderne à la suite de notre « Grande Révolution » ou celle de la Résistance et l’Occupation,  et aussi de la décolonisation. Nous ne savons pas depuis Bloch, Braudel, Labrousse aussi bien mélanger les genres, sortir de la spécialisation étroite et combiner l’histoire à l’anthropologie, la géographie avec l’écologie et l’économie, ou encore la démographie avec la sociologie. Avec audace, Goody et Pomeranz ouvrent un champ à l’interdisciplinarité irrespectueuse des frontières. Le vent du changement a déjà soufflé dans les  années récentes  que nous qualifions sans hésiter de mémorables. Ce mouvement qui augure d’un futur surprenant a modifié les problématiques et, de là, les « approches » scientifiques.  La dimension et le cadre de travail ont été transformés par la mondialisation qui a donné un peu d’air frais à nos sciences sociales vieillissantes.  



     


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